Qu'est-ce que la paralysie du sommeil?
Comme son nom l'indique, ce trouble survient pendant le sommeil et se caractérise par une incapacité totale de mouvement corporel alors que l'esprit est conscient. La paralysie du sommeil est souvent accompagnée d'hallucinations extrêmement réalistes, allant des fantômes et démons aux enlèvements par des extraterrestres. Les sujets se retrouvent fréquemment dans un état de grande vulnérabilité au terme de ces épisodes, qui peuvent être la cause d'une grande détresse psychologique dans leur vie quotidienne.
Quelles sont les causes?
Les causes de la paralysie du sommeil sont variables; les épisodes peuvent toutefois être le fruit d'une combinaison de facteurs. En voici quelques-uns (à noter qu'il ne s'agit pas d'une liste exhaustive) :
- Le manque de sommeil est la principale cause de la paralysie du sommeil, que ce soit après être resté debout trop longtemps ou à la suite de plusieurs nuits d'insomnie. On a observé que les personnes qui ne sentaient pas reposées au terme d'une nuit de sommeil (alors qualifié de « non réparateur ») éprouvaient des problèmes de paralysie 20,3 % plus fréquemment que celles qui avaient passé une bonne nuit.
- Un horaire de sommeil déficient peut favoriser le déclenchement d'épisodes. Des chercheurs ont étudié les répercussions du travail par quarts, qui ont souvent un effet très perturbateur sur les horaires de sommeil. Lors d'une étude comparative menée auprès de personnes travaillant soit par quarts, soit selon un horaire régulier, on a constaté que parmi les sujets ayant connu des épisodes de paralysie du sommeil, 48 % travaillaient selon un horaire irrégulier alors que 36 % avaient un horaire régulier.
- Les problèmes de santé mentale sont également en cause; selon l'Organisation mondiale de la Santé, pas moins de 80 % des personnes souffrant de problèmes de santé mentale vivraient des épisodes de paralysie du sommeil à un moment ou un autre. La situation risque d'engendrer un réel cercle vicieux : en effet, les personnes qui éprouvent une paralysie du sommeil voient leur état mental s'aggraver le lendemain, et celles qui dont la santé mentale est précaire rapportent un plus grand nombre d'épisodes de paralysie du sommeil. Les problèmes en cause sont notamment le trouble de stress post-traumatique, le trouble panique et les crises de panique, les troubles anxieux, le trouble bipolaire et la toxicomanie.
- La position de sommeil s'avère déterminante dans le déclenchement de la paralysie du sommeil : 58,07 % des épisodes se produisent lorsque les sujets sont allongés sur le dos, comparativement à 7,95 % lorsqu'ils sont sur le ventre et 16,87 % sur le côté.
- Des troubles du sommeil tels que la narcolepsie (endormissement totalement involontaire, comme si le sujet n'avait plus aucun contrôle) sont parfois associés. Chez les neuroleptiques, le taux d'incidence de la paralysie du sommeil est de 58,5 %, comparativement à 15,1 % chez les non-neuroleptiques.
- Les médicaments peuvent contribuer à la paralysie du sommeil, en particulier ceux utilisés pour le traitement du TDAH. En effet, 8,8 % des personnes traitées connaîtraient des épisodes de paralysie du sommeil, par rapport à 3,0 % chez celles qui ne prennent pas ces médicaments. Dans l'état actuel de la recherche, il ne semble pas y avoir d'association avec les antidépresseurs ou les médicaments hypnotiques.
À quel moment la paralysie du sommeil a-t-elle tendance à se manifester?
Pour répondre à cette question, il est important de comprendre les différentes étapes du sommeil et de l'éveil. Lorsque vous vaquez à vos occupations quotidiennes, vous passez successivement de l'état d'éveil alerte à celui d'éveil détendu, lesquels se différencient par des mesures d'ondes cérébrales bêta et alpha, respectivement. Le sommeil, quant à lui, se caractérise par deux phases distinctes, selon que les mouvements oculaires sont rapides ou non : le sommeil non paradoxal ou NREM (non-rapid eye movement) et le sommeil paradoxal ou REM (rapid eye movement).
- La phase 1 NREM est celle de l'endormissement, parfois ponctué de brusques mouvements musculaires, alors que la perception consciente de l'environnement diminue graduellement. Au cours de cette phase, le cerveau est balayé par des ondes thêta.
- La phase 2 NREM, le sommeil léger, est marquée par une augmentation de l'amplitude des ondes thêta; les ondes deviennent de plus en plus lentes à mesure que le sujet se dirige vers le sommeil profond.
- La phase 3 NREM est celle où le sommeil est le plus profond et c'est par conséquent à ce stade qu'il est le plus difficile de réveiller quelqu'un. Les ondes delta alors produites sont très lentes; c'est ce qui permet à l'organisme d'accomplir toutes ses tâches de régénération sans être interrompu par le bruit, la lumière ou les mouvements du monde extérieur.
- La phase 4 REM voit l'activité cérébrale monter en flèche et s'apparenter à l'état d'éveil par une combinaison d'ondes bêta et alpha. Au cours de cette phase, la fonction liée à l'apprentissage et à la cognition s'active; c'est aussi la période des rêves. Or, le rêve peut parfois inciter le dormeur à se mettre en mouvement, par exemple pour courir ou voler... ce qui comporte des risques évidents de blessure. Par réflexe de protection, le corps neutralise en quelque sorte sa fonction musculaire pour empêcher tout mouvement (il se met donc en état de paralysie). Si ce mécanisme ne réussit pas à vous garder endormi, vous pourriez alors vous éveiller pendant la phase REM, incapable de bouger et coincé quelque part entre le pays des songes et la réalité. Sachant à quel point l'imagination peut aller loin en rêve, si ces images suivent le dormeur une fois éveillé, on comprend l'état de terreur dans lequel elles risquent de le plonger.
Qui est à risque de paralysie du sommeil?
Si on se reporte aux causes évoquées plus tôt, on peut en déduire que les personnes à risque sont entre autres les personnes qui travaillent par quarts, celles qui manquent de sommeil, celles qui dorment sur le dos, celles qui souffrent de problèmes de santé mentale ou de troubles du sommeil, de même que celles qui prennent des médicaments pour un TDAH.
Quelles sont les solutions?
La plus évidente est bien sûr le sommeil. On accorde à juste titre une importance grandissante à l'hygiène du sommeil; en effet, le milieu médical connaît de mieux en mieux les impacts, à court et à long termes, d'une privation de sommeil sur la santé mentale et physique. Partout au monde, les gens prennent activement leur santé en main et, d'eux-mêmes, cherchent des moyens de réduire leur risque de maladie et de repousser l'inévitable échéance de leur condition de simples mortels.
Des produits comme Sommeil Profond contiennent deux ingrédients favorisant le sommeil.
Le premier, la valériane (Valeriana officinalis), est utilisé depuis longtemps en raison de son pouvoir sédatif. Une étude menée auprès de sujets prenant 400 mg de la plante a révélé de nettes améliorations de la qualité du sommeil, de la rapidité d'endormissement (ou latence du sommeil) ainsi que d'autres symptômes d'insomnie. Une autre étude a démontré que la valériane est aussi efficace que l'oxazépam, un médicament couramment utilisé pour traiter l'anxiété et l'insomnie – avec toutefois moins d'effets secondaires. Il importe par contre de savoir que la plante peut interagir avec les benzodiazépines; une discussion avec votre médecin traitant est par conséquent de rigueur.
Le deuxième ingrédient est le houblon (Humulus lupulus), qui a fait l'objet de recherches pour ses effets sur le sommeil, habituellement en association avec d'autres plantes comme la valériane. On a également observé que le houblon aidait à réduire l'anxiété, ce qui pourrait s'avérer bénéfique pour les personnes angoissées par l'idée de ne pas pouvoir s'endormir ou de vivre un autre épisode de paralysie du sommeil.
N'hésitez pas à faire appel aux ressources qui existent autour de vous afin d'obtenir le soutien nécessaire pour profiter d'un sommeil réparateur. L'adoption d'un rituel avant d'aller au lit peut faciliter la détente, en particulier s'il prévoit de laisser les téléphones, tablettes et autres bidules électroniques à l'extérieur de la chambre.
Références:
http://cms.herbalgram.org/expandedE/Hops.html
http://cms.herbalgram.org/expandedE/Valerianroot.html?ts=1551623169&signature=f9fb134255b75699ac2add88f038759e
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5245115/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12028482
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27460633
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27486325
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30464663
https://ods.od.nih.gov/factsheets/Valerian-HealthProfessional/
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1087079217301120?via%3Dihub#bib53