Mais, il faut bien le dire, cette période n’est pas toujours idyllique; il faut parfois compter avec les nausées matinales, l’enflure et l’inflammation, sans parler des longues heures de travail qui précèdent souvent l’accouchement. Par ailleurs, les femmes enceintes peuvent être plus sujettes à la constipation – et éventuellement aux hémorroïdes.
Ce problème, qui affecte environ 25 à 35 % de la population, peut toucher dans certaines régions jusqu’à 85 % des femmes durant le dernier trimestre de leur grossesse. Nous aborderons dans cet article les causes des hémorroïdes de même que les traitements possibles.
Le tube digestif
C’est le tube digestif qui se charge d’extraire les éléments nutritifs des aliments que nous absorbons et de traiter la matière qui reste, c’est-à-dire les déchets. Le tube digestif comprend toutes les structures situées entre la bouche et l’anus. Pour assurer la progression des aliments, le tube digestif se contracte dans un lent mouvement ondulatoire appelé péristaltisme. Par analogie, afin de mieux comprendre ce processus, imaginez un billot de bois qui tombe dans un lac. À force de ballotter entre les crêtes et les creux de vague, le billot se déplacera lentement dans l’eau et finira par atteindre la rive. Revenons maintenant au péristaltisme : lorsque le mouvement est déficient, les matières fécales peuvent s’accumuler et le péristaltisme ne suffit plus alors à les faire avancer.
La constipation
Voilà qui explique le phénomène de la constipation, fort répandu chez les femmes enceintes en raison des taux plus élevés de progestérone en circulation. Cette hormone, qui favorise la détente, bloque la contraction du tractus gastro-intestinal, ce qui a pour effet de ralentir la progression des matières fécales. Le ralentissement permet l’absorption de tous les nutriments possibles pour nourrir le fœtus, y compris l’eau. Or, lorsqu’elles sont privées d’eau, les matières fécales deviennent très sèches et ne peuvent plus circuler aussi facilement que lorsqu’elles sont hydratées. Au moment d’aller à la selle, l’évacuation des matières sèches sera plus ardue, et la personne aura souvent tendance à forcer au moyen de ses muscles rectaux. L’afflux supplémentaire de sang aux veines qui irriguent l’anus et le rectum provoquera alors un gonflement, comme s’il s’agissait d’un petit ballon, de la région anale.
Les hémorroïdes et la grossesse
C’est ce qu’on appelle hémorroïdes: ces « varices » peuvent se former à l’intérieur du rectum ou à l’extérieur, dans l’anus. Des démangeaisons autour de l’anus sont souvent annonciatrices d’hémorroïdes, mais le signe d’anomalie le plus évident est la présence de sang dans l’urine. En effet, au passage des matières desséchées, les vaisseaux enflés peuvent se rompre et saigner. Malheureusement, la croissance de l’utérus durant la grossesse contribue au problème. En grandissant, le fœtus prend de plus en plus de place dans l’abdomen de la mère, déplaçant ainsi les structures et ajoutant à la pression exercée sur l’intestin et le rectum. Le risque de développer des hémorroïdes est également élevé durant le travail à cause des intenses contractions nécessaires pour expulser le bébé, contractions qui font affluer le sang dans la région pelvienne.
Il y a plusieurs façons de traiter les hémorroïdes.
Songez à prendre quelques-unes des mesures qui suivent pour assurer l’élimination régulière et en douceur de vos selles et réduire le plus possible vos risques de développer des hémorroïdes :
- Étanchez votre soif. Comme nous l’avons expliqué, lorsque le transit intestinal ralentit, les selles peuvent devenir sèches et dures, et les tissus peuvent se déchirer au moment de l’évacuation. En buvant beaucoup d’eau, vous vous assurez que votre organisme demeure bien hydraté et, par conséquent, que toute l’eau contenue dans vos selles ne soit pas siphonnée lors de leur passage dans l’intestin.
- Mettez du yogourt probiotique à votre menu. Le yogourt est excellent pour la santé et l’équilibre de la flore intestinale, et ce n’est pas le choix qui manque. On trouve aujourd’hui un grand nombre de bactéries utiles (probiotiques) dans les multiples variétés de yogourt. Des études ont démontré qu’une consommation quotidienne de 300 g de yogourt peut améliorer les symptômes de constipation et potentiellement prévenir le développement d’hémorroïdes. Par contre, prenez le temps de bien lire les étiquettes, car plusieurs yogourts renferment des sucres ajoutés et ne contiennent pas beaucoup de probiotiques.
- Soulagez vos symptômes. Les graines du marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) sont utilisées depuis des années pour traiter les troubles circulatoires. Ces graines ont un effet tonifiant sur les veines, en plus d’afficher des propriétés anti-inflammatoires et protectrices pour le système vasculaire. Des produits comme Venaforce Extra permettent de profiter facilement des vertus de la plante. Consulter un professionnel de la santé avant l‘utilisation.
- Tournez-vous vers les laxatifs mucilagineux. Le plantain de l’Inde (Plantago ovata), aussi appelé psyllium, est une plante dont les graines produisent un épais mucilage lorsqu’elles sont en contact avec l’eau. Ces fibres font gonfler les selles en se gorgeant d’eau dans l’intestin et favorisent des selles régulières et faciles à évacuer. Il a également été démontré que cette plante réduit les réactions pro-inflammatoires des bactéries dans l’intestin. L’inconvénient, avec les laxatifs mucilagineux, est que ces derniers peuvent nuire à l’absorption des vitamines : ou bien celles-ci sont englouties par les fibres, ou bien le mucilage recouvre la paroi intestinale et bloque le passage. Pour vous assurer de bien assimiler vos vitamines, prenez-les avec vos aliments environ deux heures avant de consommer des produits à base d’enveloppes de psyllium.
- Consultez votre principal fournisseur de soins de santé. Un saignement rectal n’est pas toujours attribuable aux hémorroïdes; dans certains cas il peut s’agir d’un problème plus sérieux. Souvent, la présence de sang rouge clair recouvrant les selles indique un problème gastro-intestinal dans la partie qui mène à l’anus, tandis que du sang plus foncé mêlé aux selles suggère une anomalie localisée plus loin dans le tube digestif. Le meilleur conseil qu’on puisse vous donner, si vous notez la présence de sang dans vos selles, est de consulter votre médecin afin d’obtenir un diagnostic.
Références:
http://www.altmedrev.com.ccnm.idm.oclc.org/publications/6/2/126.pdf
http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/hemorrhoids/symptoms-causes/dxc-20249175
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12004215
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12865195
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16433160
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20501437
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28333654
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5294450/