Vous avez eu le malheur de découvrir ce qu'est un acouphène.
Cette perception d'un son qui résonne dans les oreilles, sans provenir d'une source externe, est un symptôme couramment associé à différents problèmes de santé. Selon une enquête menée par la Canadian Tinnitus Foundation, plus de 360 000 Canadiens sont affectés par un acouphène de façon chronique, et malheureusement 50 % d'entre eux sont gravement atteints. Sachant cela, vous ne serez sans doute pas surpris d'apprendre que l'acouphène est la première cause d'invalidité des membres actuels et anciens de la Gendarmerie royale du Canada, nos protecteurs fédéraux.
Qu'est-ce qui peut causer un acouphène?
De nombreux éléments peuvent jouer un rôle dans l'apparition d'un acouphène, y compris une longue liste de plus de 450 médicaments, selon le site américain Centre for Hearing Loss Help. Cela inclut même des doses élevées d'aspirine, un remède qu'on retrouve pourtant dans bien des armoires à pharmacie. Il existe aussi d'autres causes, par exemple le manque de stimulation auditive alors que le cerveau risque de créer sa propre sensation de bruit, l'accumulation de cire dans les oreilles (cérumen) ou la consommation excessive de boissons alcooliques, qui peut faire rétrécir le cortex auditif (là où le son est traité et interprété).
On peut également parler des mouvements de la tête qui entraînent ce qu'on appelle des acouphènes somatiques. Le International Tinnitus Journal estime que 30,1 % d'entre eux sont causés par la musculature et le mouvement de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM), la partie de la mâchoire située légèrement devant et sous l'oreille. Par ailleurs, 24,4 % des acouphènes somatiques sont associés aux muscles de la tête et du cou, suivis des muscles des membres et des muscles oculaires.
D'autres parties du système auditif sont-elles en cause?
Pour bien saisir ce qu'est un acouphène, il est important de comprendre la structure de l'oreille interne, qui comprend la cochlée, le vestibule et les canaux semi-circulaires.
La cochlée est un organe creux en forme d'escargot, rempli de liquide et de cellules ciliées rattachées aux nerfs qui convertissent les vibrations en signaux électriques. Ces signaux remontent le long du nerf auditif jusqu'aux régions cérébrales responsables de la conversion des signaux en motifs sonores que nous pouvons alors reconnaître, par exemple des chants d'oiseaux, des battements de tambour, des aboiements ou le bruit de la circulation automobile.
Le vestibule et les canaux semi-circulaires contiennent quant à eux les récepteurs impliqués dans l'équilibre. Ensemble, toutes ces structures forment le système vestibulo-cochléaire.
Quelles sont les personnes plus susceptibles de développer un acouphène somatique?
Les facteurs de risque de l'acouphène somatique ne sont pas les mêmes que ceux de l'acouphène non relié aux mouvements de la tête. Les personnes qui entendent des bourdonnements associés au mouvement sont habituellement plus jeunes, de sexe féminin et souvent sans problèmes auditifs.
Y a-t-il des moyens de réduire l'acouphène par l'exercice ou certains mouvements?
Serrer la mâchoire affecte les muscles de l'ATM; lors d'une étude clinique, 90 % des participants ont indiqué que le bruit de tintement augmentait lorsqu'ils serraient les dents. Certains ont même déclaré que le son devenait alors deux fois ou même trois fois plus fort! Poursuivant leur investigation, les chercheurs ont démontré que l'activation de certains groupes musculaires par des mouvements particuliers de la mâchoire, de la tête ou du cou déclenchait une réaction de certains nerfs crâniens et cervicaux. Ils ont constaté que le nerf crânien V et les nerfs cervicaux 1 et 2 modulaient l'acouphène chez 65 % des participants, plus ou moins.
Masquer le bruit peut faire partie de la solution.
Les participants d'un essai clinique ont été évalués au moyen de l'indice fonctionnel des acouphènes (Tinnitus Functional Index) et suivis pendant un certain nombre de semaines. Lorsqu'ils étaient exposés à un bruit blanc, l'impact de l'acouphène sur leur vie quotidienne s'en trouvait amoindri de beaucoup. Il est possible de se procurer des générateurs de bruit blanc en magasin et en ligne; toutefois, pour avoir l'assurance que l'appareil est adéquatement calibré pour vous, il vaut mieux consulter un audiologiste.
De la musique pour l'esprit et pour les oreilles?
À l'occasion d'un essai clinique comparatif aléatoire avec placebo, à double insu, d'une durée de 6 mois, des chercheurs ont recruté des personnes souffrant d'un acouphène dont ils ont mesuré la gravité à l'aide de l'inventaire du handicap acouphénique (Tinnitus Handicap Inventory ou THI). À partir du profil unique de l'acouphène de chaque participant, ils ont créé des pistes sonores susceptibles de réduire leurs symptômes. À la suite d'une écoute quotidienne du fichier audio, les participants ont rapporté une diminution de leurs scores THI totaux; autrement dit, la perception du bruit et son impact sur leur qualité de vie étaient substantiellement réduits.
Ces résultats fascinants confirment qu'il existe des options thérapeutiques pour les personnes dont la qualité de vie est sévèrement affectée par un tintement constant dans l'oreille.
Y a-t-il des plantes médicinales qui peuvent aider?
Si vous souhaitez accroître la circulation sanguine au cerveau, songez à Ginkgoforce. Les ginkgolides présents dans le Ginkgo biloba ont la propriété de dilater les vaisseaux sanguins et de faire circuler davantage d'oxygène dans la région de l'oreille – externe et interne. Lorsque les structures de l'oreille sont mieux irriguées, elles fonctionnent mieux et le risque d'entendre un bourdonnement diminue.
Comme la plante agit au niveau du système cérébrovasculaire, elle peut aussi influencer l'apport de sang riche en nutriments au cortex auditif. Dans une étude clinique, le ginkgo associé à l'application d'un laser doux vers la cochlée s'est avéré très efficace pour le traitement de l'acouphène chronique, par l'amélioration du débit sanguin et l'activation des mécanismes de régénération à l'intérieur de l'oreille. Il importe de choisir des sources de ginkgo de qualité, possédant une teneur en ginkgolides appropriée, pour que le traitement soit fructueux.
Références:
https://www.canadianaudiologist.ca/tackling-tinnitus-the-time-is-now/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2633109/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28337139/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2947100/
http://www.rcmp-grc.gc.ca/aud-ver/reports-rapports/egcmri-epsimgb-eng.htm.
https://www.tinnitus.org.uk/drugs
http://www.tinnitusjournal.com/articles/somatic-tinnitus-8696.html
http://www.tinnitusjournal.com/articles/ginkgo-biloba-in-the-treatment-of-tinnitus-an-updated-literature-review.html