Ce n’est pas juste une excuse…
À l’approche des fêtes, notre nez sera confronté à un cocktail d’odeurs, de parfums et de fragrances à des concentrations particulièrement intenses. Qu’elles proviennent de la chandelle parfumée à la cannelle, du pot pourri « spécial Noël » ou des eaux de toilette portées par les collègues et la famille lors de réunions festives, ces effluves représentent un véritable assaut pour les personnes qui souffrent de sensibilité ou d'allergie aux parfums.
Les allergies ou sensibilités au parfum font partie de ce que l’on appelle les « hypersensibilités environnementales » ou HE. Celles-ci peuvent survenir à la suite à une exposition massive ou chronique à un produit toxique comme des solvants, des pesticides ou des moisissures. Les personnes affectées réagissent à des substances présentes dans l’environnement, qui sont tout à fait supportables pour le commun des mortels. Une HE peut être déclenchée par toute sorte de substances de la vie courante : la peinture, la fumée de cigarette, les animaux, moisissures, produits dérivés du pétrole, et même les radiations électromagnétiques.
Par ailleurs, les parfums sont un déclencheur particulièrement courant parce qu’ils composés de nombreux éléments chimiques (de 100 à 350) et qu’on les retrouve un peu partout : eau de toilette bien sûr mais aussi savon, shampoing, serviettes sanitaires et tampons, fixatifs à cheveux, crèmes, déodorants, maquillage, détergents, etc.
Les parfums causent la majorité des dermatites de contacts mais peuvent aussi provoquer entre autres : maux de tête, migraine, étourdissements, nez qui coule, yeux qui piquent et fatigue. L’association pulmonaire du Canada spécifie que les parfums peuvent aggraver les symptômes des gens qui souffrent d’asthme ou de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). La gravité des symptômes peut varier énormément; de légers à aigus…au point de ne plus pouvoir travailler dans un environnement de bureau normal.
Une tendance à la hausse
Si on en entendait jamais parler auparavant, les hypersensibilités au parfum sont de plus en plus courantes. On estime qu’environ 1 million de canadiens sont atteint d’une hypersensibilité chimique multiple (MCS dont fait partie la sensibilité au parfum). À ce nombre, on ajoute aux victimes du parfum le 3.5 millions de canadiens qui sont atteint d’une MPOC et les 2.4 millions qui souffrent d’asthme. Bref, ça dérange.
D’ailleurs, de plus en plus d’établissements interdisent dorénavant les parfums, notamment plusieurs hôpitaux de l’Ontario, certaines écoles, bibliothèques et universités à travers le pays. Certains évènements comme le Salon Manger Santé sont également « sans fragrances ».
Attention
Certains produits dits « sans fragrance » contiennent des substances pour masquer leur odeur. Les produits dits « naturels » ne sont pas nécessairement sans parfums. Les mentions de « vert », « botanique », « éco-responsable » ou « hypoallergène » ne sont pas règlementés en ce sens. Il est donc préférable d’apprendre à lire les étiquette afin d’y reconnaître les ingrédients sensibilisants et de les éviter. Au Canada, les ingrédients sont indiqués en ordre décroissant de quantité mais mêmes ceux en fin de liste peuvent causer une réaction chez les personnes sensibles. Malheureusement, les producteurs de produits nettoyants ne sont pas obligés de déclarer les ingrédients sur l’étiquette.
Les huiles essentielles, bien que naturelles, demeurent des complexes chimiques puissants qui peuvent provoquer des réactions, surtout si elles ne sont pas correctement utilisées. Elles doivent être diluées dans une huile de base, des sels ou de l’alcool avant l’usage.
Solutions et ressources
Il n’y a malheureusement pas de remède miracle. En naturopathie, on recommande de réduire la charge toxique présente dans l’organisme, afin de diminuer l’intensité de la réaction. En effet, si on a été exposé à des polluants qui ont mis notre corps en mode réactif, on peut faire un nettoyage en éliminant les toxines du corps. N’ayez pas peur, une cure de nettoyage n’a pas à être pénible! Elles peuvent être toute simple comme celle expliquée dans cette recette. L’ortie et le Molkosan, qui font partie de cette cure, ont l’avantage d’aider à réduire les réactions allergiques en général.
Comme les toxines sont normalement évacuées avec les selles, il vaut mieux éviter d’être constipé. De manger des fibres (par exemple des graines de lin moulues) promouvoit la régularité. Le Molkosan présent dans la cure, nourrit la flore intestinale et favorise l’élimination. Par contre, si vous n’allez à la selle qu’aux 3 jours ou moins souvent, la première chose à faire est d’éliminer l’accumulation de selles à l’aide un laxatif de graines de lin.
Évidemment, la meilleure protection est d’éviter l’exposition au parfum. Discutez avec votre employeur; certaines compagnies adoptent une politique « édifice sans parfum ». Ventilez bien la maison et votre lieu de travail et éviter les lieux surchauffés où l’intensité des parfums est décuplée.
Le "Guide to less toxic products" (en anglais seulement) peut vous aider à identifier les bon produits pour vous, que ce soit des détergents, des couches pour bébé, du maquillage ou du colorant à cheveux .
Des tests d’allergies peuvent vous aider à déterminer à quelle substance vous être sensible. Parfois, ce n’est pas la fragrance elle-même qui est en cause, mais plutôt une substance complémentaire telle le phthalate de diéthyle qui en prolonge la durée.
L’association pour la santé environnementale du Québec (ASEQ) de même que les diverses associations provinciales de santé environnementales offrent aide et services aux personnes atteintes de HE.
À l’approche des fêtes, parlez à votre famille et à votre employeur pour les sensibiliser à la cause; la frivolité ne devrait pas prendre le pas sur la santé!
Références:
https://www.poumon.ca/santé-pulmonaire/qualité-de-lair/qualité-de-lair-intérieur/parfums
http://www.aseq-ehaq.ca
http://www.lesstoxicguide.ca/index.asp
http://www.webmd.com/allergies/features/fragrance-allergies-a-sensory-assault
http://www.lesstoxicguide.ca/index.asp