En quoi notre perception du monde par nos sens diffère-t-elle?
- Toucher. Sous la surface de notre peau se trouvent divers récepteurs capables de détecter les variations de la température (thermorécepteurs), de la pression (mécanorécepteurs) et même de notre position dans l'espace (propriocepteurs). Il en existe d'autres permettant de percevoir l'étirement, l'hydratation et même les modifications des électrolytes. Chaque personne possède différentes concentrations de mécanorécepteurs dans son corps. Par exemple, si vous touchez un mur de briques qui a été exposé au soleil toute la journée, il se peut que vous le trouviez plus chaud et plus rugueux au toucher comparativement à la perception qu'en auraient d'autres personnes.
- Odorat. Tout comme le toucher, l'odorat peut varier d'un individu à l'autre, car les récepteurs olfactifs présentent des différences génétiques. Ainsi, une personne peut ne rien sentir alors qu'une autre sera hypersensible aux effluves floraux « évidents » émanant d'un bouquet.
- Goût. Vous connaissez peut-être une personne qui arrose si généreusement ses plats de sauce piquante qu'on pourrait s'attendre à la voir cracher du feu. Et pourtant, elle avale le tout sans broncher. Vous l'aurez sans doute deviné, ici encore tout est une question de concentration de récepteurs du goût. Un piment Bhut Jolokia ayant un effet incendiaire sur votre langue pourrait ne susciter qu'un chaud picotement sur celle de votre voisin de table.
- Ouïe. On ne peut ignorer l'impact qu'a eu l'évolution de l'industrie musicale et du mode de diffusion du son. Les écouteurs ont été inventés en 1910 par l'ingénieur Nathaniel Baldwin. Les scientifiques et les spécialistes de la santé ont révélé les conséquences de l'exposition au bruit à fort niveau de décibels provenant par exemple de moteurs à réaction et d'outils électriques, mais qu'en est-il des écouteurs-boutons logés au creux de nos oreilles? Avec le temps, on s'est rendu compte qu'il y avait tôt ou tard un prix à payer pour l'écoute de musique dans le tapis. Cela peut en effet endommager les minuscules cellules ciliées situées au fond de l'oreille interne, qui deviennent alors incapables de transmettre le son. Contrairement à d'autres parties du corps qui peuvent se rétablir et guérir d'à peu près toutes les blessures sauf les plus graves, les cellules ciliées ne peuvent pas réparer les dommages subis; ces derniers sont permanents. C'est pourquoi les téléphones émettent désormais des avertissements si vous écoutez quelque chose à un niveau de volume extrême pendant une période prolongée.
- Vue. Si différents récepteurs sont présents sur la peau, il en existe aussi dans l'œil. Ce dernier comporte également de nombreuses structures délicates et sensibles qui guérissent mal et peuvent ne jamais se rétablir. Par ailleurs, personne n'est à l'abri de changements individuels, comme les égratignures de la cornée, l'inflammation due à la pollution, la modification de la forme du cristallin ou l'atrophie des muscles ciliaires.
Dans quelle mesure les yeux sont-ils sujets à divers symptômes?
Dire qu'ils le sont beaucoup serait en dessous de la réalité, compte tenu de leur exposition aux irritants externes, aux allergènes ainsi qu'aux changements de l'environnement. On estime que près d'une personne âgée sur sept souffre de symptômes de sécheresse oculaire. Cela pourrait être dû à une production insuffisante des larmes nécessaires à la lubrification des yeux, voire à leur évaporation rapide sous des climats chauds et secs. Il existe même un lien entre la sécheresse oculaire et la ménopause en raison de la fluctuation des niveaux d'hormones. Or, le film lacrymal est crucial pour lubrifier et nourrir l'œil, éliminer les débris, créer une réfraction pour permettre la vision et oxygéner les différentes structures de l'œil.
À part l'air chaud et sec ainsi que les débris, quelles sont les autres menaces à la santé de mes yeux?
- Les agents infectieux, notamment le virus de l'hépatite C, le VIH et la chlamydia
- Les maladies et les affections telles que la sclérodermie, la maladie de Parkinson, le diabète sucré et le syndrome de Sjögren
- L'air forcé par les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation
- Divers médicaments, notamment les antihypertenseurs, les antihistaminiques, les antidépresseurs, les hormones de substitution et les médicaments contre l'acné
Comment prendre soin de mes yeux et préserver ma vision à long terme?
Cela peut paraître évident, mais il faut se rappeler que le clignement des yeux permet de les relubrifier et de leur donner un peu de répit. Or, cette intervention toute simple est souvent omise en raison du temps passé devant nos écrans : on cligne alors des yeux deux fois moins souvent que la normale.
L'achat d'un contrôleur d'humidité, ou hygromètre, peut vous indiquer si votre maison se situe dans la fourchette recommandée de 40 à 60 %. Cela vous évite de trop assécher vos yeux à cause d'un environnement intérieur où le taux d'humidité est bas. Vous pouvez également compter sur d'autres produits faciles à emporter, comme Gouttes oculaires, dont les ingrédients permettent de maintenir le film lacrymal.
L'acide hyaluronique est l'un des composants de cette couche gélatineuse de l'œil qu'on appelle humeur vitrée. Il s'agit d'une substance naturellement antibactérienne et incroyablement hydratante. L'euphraise (Euphrasia officinalis) est très anti-inflammatoire et soulage les yeux rouges. Un essai comparatif randomisé avec placebo, à double insu, mené auprès de nouveau-nés prématurés a montré que les gouttes d'euphraise permettaient de réduire les rougeurs et les larmoiements, améliorant ainsi le confort des bébés.
D'autres études à grande échelle, comme la Women's Health Initiative, ont démontré un lien entre une carence en acides gras oméga-3 et un risque accru de développer une sécheresse oculaire due à des dysfonctionnements des glandes de Meibomius. Des options végétaliennes comme VegOmega3 contiennent des acides gras extraits d'algues et de graines de lin pour soutenir la santé oculaire.
Cet article ne constitue pas un avis médical et a uniquement pour but de renseigner. Il ne saurait se substituer à un avis médical, un diagnostic ou un traitement de la part d'un professionnel de la santé.
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