Migraine et mal de tête
Voilà le scénario d’une migraine classique. Ces crises peuvent durer de quelques heures à quelques jours et vous anéantir au point que le moindre bruit résonne dans votre tête comme le son d’un marteau-piqueur, et que la lueur la plus faible prend des allures de supernova. Cela n’a évidemment rien de comparable à un banal mal de tête – l’intensité des symptômes place la migraine dans une catégorie à part.
Les maux de tête sont en général moins douloureux et, au lieu d’entraîner une sensation pulsatile, créent plutôt un effet de pression qui a tendance à s’exercer sur les deux côtés de la tête, alors que la migraine est plutôt localisée d’un seul côté. Par ailleurs, la migraine s’accompagne souvent d’une sensibilité au son ou à la lumière, de nausées, d’une douleur au niveau des tempes et d’une perte de vision. L’effet d’« aura » est un autre symptôme annonciateur de la migraine qui se caractérise notamment par des picotements, une altération des sens du goût, du toucher ou de l’odorat, ou des problèmes de concentration. Le phénomène d’aura peut toutefois varier grandement d’une personne migraineuse à l’autre.
Les migraines et la circulation sanguine
Les recherches ne permettent pas encore de déterminer avec certitude la cause première des migraines, mais chaque étude nous rapproche un peu du but. On peut l’imaginer, le cerveau a besoin d’une quantité énorme d’éléments nutritifs pour fonctionner correctement. Bien qu’il représente à peine 2 % du poids total de l’organisme, le cerveau monopolise pas moins de 15 à 20 % de tout l’apport sanguin, selon son niveau d’activité à un moment précis. C’est un groupe de vaisseaux sanguins, appelé cercle ou polygone de Willis, qui assure l’irrigation du cerveau. Cette structure, constituée des artères cérébrales, des artères communicantes et des artères carotides internes, joue un rôle vital pour notre santé.
On estime actuellement qu’un cercle de Willis typique est présent chez seulement 14 à 48 % environ de la population; chez les autres, cette structure anatomique prend la forme d’un cercle irrégulier. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les anomalies. Parfois, les vaisseaux sont plus petits que la moyenne, surtout dans la moitié inférieure du cerveau, ce qui peut réduire le débit sanguin dans certaines régions. Dans d’autres cas, on observe la présence de vaisseaux sanguins accessoires, c’est-à-dire des ramifications inattendues d’un vaisseau principal. Ces vaisseaux accessoires peuvent éventuellement détourner l’apport sanguin de sa destination finale – par analogie, c’est un peu comme lorsqu’on se rend au centre commercial pour aller chercher quelque chose à un endroit précis, et qu’en passant on remarque un solde semi-annuel à notre magasin préféré. On fait alors un crochet pour ressortir avec un gros sac d’emplettes... et un vague sentiment de culpabilité.
Pour protéger cet important réseau de vaisseaux de tout ce qui pourrait nuire à la circulation normale du sang, le cerveau peut compter sur un système appelé barrière hémato-encéphalique. Or, il peut arriver que la barrière hémato-encéphalique cesse momentanément de jouer son rôle, ouvrant alors le passage à une plus grande quantité de sang. Si le surveillant baisse la garde, les substances chimiques qui seraient normalement refoulées peuvent alors s’infiltrer dans le cerveau par la circulation, activer des récepteurs de la douleur et provoquer le lancinant supplice d’une migraine carabinée.
Prévenir les migraines
Les migraines étant également associées à un risque accru de maladie cardiovasculaire, il est important de signaler à votre médecin tout antécédent familial de migraines afin de prendre les mesures qui s’imposent. Il existe heureusement des moyens d’atténuer certains symptômes de la migraine et même de prévenir leur apparition :
- Notez les éléments déclencheurs. Les crises de migraine sont souvent induites par des déclencheurs bien précis. Pour certaines personnes, il s’agira d’un stress émotionnel lié par exemple à la contrariété, la frustration, l’inquiétude ou la tristesse. D’autres facteurs peuvent aussi être en cause, comme la ménopause, l’alcool, certains aliments, les conditions météorologiques ou la modification des habitudes de sommeil. La tenue d’un journal des événements ayant mené à chaque migraine pourrait vous aider à identifier de possibles déclencheurs – et à les éviter. Il s’agit d’un bon moyen de savoir si certains aliments, entre autres, sont responsables de vos migraines; le cas échéant, la modification de votre régime alimentaire sera le premier pas vers la résolution du problème.
- Soulagez vos symptômes. Il a été démontré que le Gingko biloba améliore le débit sanguin; cette plante a en effet la propriété de dilater les vaisseaux, ce qui facilite l’acheminement des éléments nutritifs de même que l’élimination des déchets. Des études confirment son utilité pour le traitement des auras et des migraines intenses, dont il réduit la durée. La prise quotidienne de Ginkgoforce constitue un excellent moyen de profiter des bienfaits du ginkgo.
- Faites de l’exercice. Comme nous l’avons vu plus haut, le cerveau accapare une grande partie des ressources de l’organisme. L’activité physique a pour effet d’accroître la quantité totale de sang pompée par le cœur et, par conséquent, la quantité de nourriture disponible pour le cerveau. L’exercice aide également les cellules à mieux éliminer les déchets, décomposer les éléments nutritifs et produire l’énergie nécessaire à la santé de l’organisme.
- Mettez au point des stratégies d’adaptation. Vous aurez beau déployer tous les efforts possibles, la migraine s’avère parfois très tenace. Essayez de trouver des moyens pour vous aider à mieux supporter les crises; ce peut être par exemple la méditation ou le choix d’une tâche ou d’une activité moins stressante. Retenez toutefois que de façon générale, plus tôt vous interviendrez pour soulager une migraine, plus tôt elle se résorbera.
Références:
http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/migraine-headache/symptoms-causes/dxc-20202434
http://www.medscape.com/viewarticle/834554
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23695070/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28143709
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https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2824931/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3879841/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4640423/