Le coup de fouet cervical, une douloureuse condamnation

Bon an mal an, environ 4,27 millions de Canadiens subissent des blessures suffisamment graves pour hypothéquer leur quotidien. Parmi les plus fréquentes, il y a ce qu’on appelle le « coup de fouet cervical », un terme simple pour décrire le traumatisme provoqué par une hyperextension et/ou une hyperflexion de la colonne cervicale. Et croyez-moi, ça fait mal...

Muscles et articulations


Dr. Owen Wiseman, ND
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29 mai 2018

Connaissez-vous vos vertèbres?

La colonne vertébrale est divisée en quatre régions distinctes correspondant à l’anatomie des vertèbres. Au sommet, supportant le cou et la tête, il y a la région cervicale. La région thoracique, juste en dessous, soutient la cage thoracique. Vient ensuite la région lombaire, dont les vertèbres sont plus grosses puisque le poids supporté augmente à mesure qu’on se rapproche de la base de la colonne. Finalement, il y a le sacrum, des vertèbres soudées qui relient la colonne aux hanches pour redistribuer le poids de la partie supérieure du corps.

Les vertèbres sont relativement flexibles et permettent à une personne normalement constituée de se pencher de diverses manières... et même plus si vous êtes contorsionniste pour le Cirque du Soleil. Là on parle VRAIMENT de flexibilité! Toutefois, même la colonne vertébrale la plus élastique n’est pas à l’abri des traumatismes et de la dégénérescence.

Quelles sont les causes d’un coup de fouet cervical?

Le coup de fouet cervical est causé par un mouvement soudain et rapide d’accélération puis de décélération de la colonne cervicale. Ce type d’événement est souvent associé aux accidents de la route, mais il peut aussi résulter d’un solide plaquage ou d’une mise en échec lors d’activités sportives, ou même d’une simple chute.

Le corps est doté d’un mécanisme de défense pour éviter une extension excessive. Lorsqu’on incline une partie du corps, par exemple le cou, on sent une certaine résistance. Notre corps nous prévient ainsi de ne pas aller trop loin. C’est ce qu’on appelle également l’amplitude de mouvement – active lorsqu’on fait soi-même tous les mouvements typiques d’une partie du corps, et passive lorsque c’est le clinicien, le chiropraticien ou le physiothérapeute qui l’effectue pour nous. Ces derniers, lors du mouvement, peuvent amener le corps à aller juste un peu plus loin que nous le ferions d’emblée, pour vérifier notre « limite », c’est-à-dire le point où le corps nous avertit que c’est assez.

Dans le cas d’un coup de fouet cervical, l’impact à l’origine de l’accélération-décélération déplace le cou au-delà de ce point limite, si rapidement que les tissus voisins n’ont pas le temps de s’adapter. C’est un peu comme si on laissait aller une bande élastique après l’avoir étirée : la tension est si grande que les tissus lâchent. S’ensuivent inévitablement déchirures et élongations, les muscles étant soumis à une extension qui dépasse de loin leur capacité. Pendant que la tête rebondit d’un côté et de l’autre, les vaisseaux sanguins et les nerfs – qui en temps normal reposent sagement dans leurs emplacements respectifs – sont projetés dans tous les sens, et risquent de se coincer lorsque les structures crâniennes se remettent en place.

Le corps humain est loin d’être fragile. Notre espèce a évolué en résistant aux chocs et aux traumatismes, mais c’est la soudaineté du mouvement qui entraîne une lésion. Des études ont démontré qu’un coup de fouet cervical peut se produire à des vitesses aussi faibles que 10 à 15 km/h. Faut-il en conclure que vous devriez éviter les autos tamponneuses au parc d’attractions? La réponse est non, mais prudence et vigilance sont quand même de mise.

Quels signes et symptômes devrais-je surveiller?

Comme nous l’avons mentionné, un coup de fouet cervical peut provoquer entre autres des coincements de nerfs, des claquages musculaires et des déchirures ligamentaires. Des symptômes prévisibles pourraient aussi apparaître, par exemple des maux de tête, des cervicalgies, de la difficulté à bouger votre cou et des étourdissements.

D’autres manifestations plus subtiles sont possibles, comme les problèmes de concentration, la fatigue ou la vision trouble. Ces symptômes s’expliquent du fait que le cerveau, ballotté à l’intérieur du crâne, subit de légères lésions cérébrales traumatiques et de l’inflammation. Par ailleurs, le nerf vague (responsable de la transmission de signaux neurologiques au tractus gastro-intestinal, au larynx et au cœur) pourrait aussi être affecté par le mouvement. Il est important d’être à l’affût de tels changements après un choc ayant causé un coup de fouet.

En cas d’accident, la meilleure façon d’aider votre clinicien est d’en noter les détails et de vous rendre à une clinique. Plusieurs des signes et symptômes courants d’un coup de fouet cervical peuvent mettre des jours ou même des semaines à se déclarer; le professionnel de la santé aura une meilleure idée de la situation s’il a en main les circonstances précises de l’événement.

Comment trouver un soulagement?

Le corps a tendance à se protéger lui-même en évitant les mouvements exagérés d’une région blessée. Un coup de fouet cervical doit toutefois être traité différemment. Vous vous souvenez de l’homme de fer-blanc, dans Le magicien d’Oz, qui avait besoin de faire huiler ses articulations? Après un impact violent, on doit bouger les muscles et les articulations du cou, sinon celui-ci aura tendance à se raidir.

Pour soulager la douleur ressentie au niveau du cou et des épaules, en plus de suivre un programme d’exercice élaboré par un professionnel, on peut appliquer localement un remède topique comme le gel Absolüt Arnica. La substance qui donne son nom au produit, Arnica montana, s’avère efficace pour réduire les concentrations d’agents pro-inflammatoires en circulation dans la région traitée, ainsi que pour augmenter les niveaux d’antioxydants. Cette action combinée permet d’atténuer l’inflammation.

Que faire pour prévenir ce genre de problème, pour moi et mes proches?

Souvent, on néglige une des mesures préventives les plus simples : l’ajustement adéquat de l’appuie-tête lorsqu’on monte dans une voiture. Le Bureau d’assurance du Canada a établi qu’environ 86 % des appuie-tête sont mal positionnés; or, cet accessoire a justement pour fonction de prévenir les lésions comme celle qui nous occupe aujourd’hui! Il ne devrait pas être placé à plus de quelques centimètres de l’arrière de votre tête et réglé à la bonne hauteur.

De façon générale, maintenez un bon niveau d’activité physique et prenez l’habitude de faire régulièrement des exercices pour le cou. Considérant les longues heures que nous passons la tête inclinée vers un ordinateur ou un cellulaire, avoir la tête en l’air de temps en temps pourrait bien être une très bonne idée, après tout! Votre cou vous en sera reconnaissant.

Références:
https://canadasafetycouncil.org/properly-adjusted-headrests-prevent-injuries/
https://www.hindawi.com/journals/aorth/2018/4765050/abs/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3256773/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9455663
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11470396
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19333822
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20357684
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29377453
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29392244
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29470185
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29472891
https://www.statcan.gc.ca/pub/82-624-x/2011001/article/11506-eng.htm

Le secret d'une vie saine et heureuse selon Alfred Vogel

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