Herbe à poux, herbe à puce… quelle différence?

Allergies


Dr. Owen Wiseman, ND
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05 septembre 2020

Comment différencier les deux espèces?

La réponse à cette question implique une brève description de l'anatomie de l'une et l'autre.

L'herbe à poux désigne différentes plantes qui font toutes partie de la famille des astéracées. La plus connue d'entre elles porte le nom d'Ambrosia artemisiifolia; c'est également la plus envahissante et la plus répandue. On la retrouve typiquement dans des sites perturbés à proximité de voies ferrées et de champs cultivés ou dans les centres urbains. Le labourage des champs favorise l'herbe à poux en rompant les racines des plantes indigènes qui autrement pourraient bloquer sa croissance.

Considérant que les graines peuvent survivre jusqu'à 40 ans, même le cultivateur le plus méticuleux risque d'avoir du mal à s'en débarrasser. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'augmentation du gaz carbonique atmosphérique vient accroître la quantité de pollen émise – chaque plant peut libérer jusqu'à un milliard de granules. L'herbe à poux, dont la taille se situe normalement entre 15 et 150 cm, peut parfois atteindre 2 mètres de hauteur, avec d'importantes ramifications. Les feuilles sont finement divisées en paires le long de la tige.

L'herbe à puce, dont le nom officiel est Toxicodendron radicans, fait partie de la famille des anacardiacées. Cette espèce préfère les rivages constitués principalement de sable et de pierre, ainsi que les terrains boisés. L'herbe à puce a ceci de particulier qu'elle peut exister sous forme de plante grimpante pouvant courir jusqu'à 10 mètres en hauteur sur des arbres ou des poteaux, sous forme de petit arbuste d'environ 1 mètre de haut, ou sous forme de vigne rampante d'environ 30 centimètres de haut.

Sa tige ligneuse produit des rameaux à trois feuilles en amande, très caractéristiques. Cette espèce, qui affectionne elle aussi une atmosphère riche en gaz carbonique, pousse à profusion d'un bout à l'autre du Canada.

Quels symptômes chacune de ces plantes déclenche-t-elle?

Les personnes souffrant d'allergies estivales le savent, le pollen est un voyageur au long cours – en fait, les innombrables particules de pollen produites par l'herbe à poux peuvent se disperser jusqu'à 200 km de la plante! Au Canada, il s'agit de la cause la plus fréquente d'allergies saisonnières, qu'on appelle aussi rhinite allergique.

Cela inclut des symptômes comme la congestion ou l'écoulement nasal, les larmoiements et les picotements des yeux, la toux souvent sèche, et une sensation d'irritation générale. Cette dernière peut être si intense que les personnes atteintes ont de la difficulté à dormir; l'insomnie entraîne à son tour une kyrielle d'autres problèmes.

De son côté, notre ennemie jurée l'herbe à puce recèle une arme de « démangeaison massive » qui s'active lorsque la peau entre en contact avec les feuilles. Celles-ci sécrètent une huile, l'urushiol, qui se lie à la peau. Lorsque cette huile est absorbée puis métabolisée par le corps, il s'ensuit une réaction allergique qui se traduit par une éruption cutanée douloureuse, accompagnée de rougeurs et d'irritation, pouvant durer des semaines.

Par la suite, des cloques commencent à se former pour soulager les tissus irrités. Cette réaction à l'urushiol est en fait un fascinant mécanisme de défense : la plante n'est pas vraiment toxique, mais elle induit une réponse inappropriée à un allergène par ailleurs inoffensif. La vigilance est de mise, car dans certains cas, la situation peut engendrer un choc anaphylactique.

Y a-t-il quelque chose à faire pour atténuer les symptômes d'allergie et me protéger?

Soulagement Allergies. Cette préparation homéopathique fait appel à des plantes de diverses familles pour aider à « éduquer » le système immunitaire. Comme nous l'avons mentionné plus haut, c'est la réaction inappropriée du corps à des allergènes sans danger qui engendre des problèmes tels que des éruptions cutanées. Un essai clinique mené auprès d'humains aux Pays-Bas a démontré que l'utilisation de ce produit avait donné lieu à une amélioration de 88,5 % des symptômes d'allergies, en particulier au chapitre de la congestion. 

Que faire pour ma peau irritée? Vite, il me faut une crème!

Nous connaissons très bien les vertus de certaines plantes, notamment Echinacea purpurea, pour moduler le système immunitaire. C'est ce qui explique pourquoi des produits comme Echinaforce ont la capacité de réduire la gravité et la durée des épisodes de rhume ou de grippe.

On a également observé que l'échinacée, en application locale, aide à accroître la quantité de lipides dans les différentes couches de la peau, y compris l'épiderme. Cette action favorise la santé de la barrière cutanée et fait en sorte que les divers pathogènes ou allergènes sont moins susceptibles de pénétrer les couches plus profondes, d'où un moindre risque de réactions allergiques. Les alkylamides sont les composés qui jouent le rôle le plus important dans cette restauration de la barrière épidermique.

Voilà de bonnes nouvelles, mais qu'en est-il de la prévention? Avez-vous d'autres recommandations?

Certaines plantes agissent comme des antihistaminiques naturels, comme l'ortie (Urtica dioica) et le thé vert (Camellia sinensis), dans ce dernier cas grâce à un composé du nom d'épigallocatéchine-3-gallate (EGCG). Lors d'un essai clinique comparatif avec placebo, à double insu et à répartition aléatoire, la prise de 150 mg d'ortie pendant un mois a été suffisante pour améliorer les symptômes évalués selon le test SNOT-22 (Sino-Nasal Outcome Test).

Nous vous invitons aussi à lire nos articles intitulés « 5 trucs pour combattre les allergies à l'herbe à poux » et « 6 solutions pour se débarrasser des démangeaisons dues au rhume des foins », entièrement consacrés aux allergies dont il était question ici!

S'imprégner de la nature, oui, mais pas au point d'y laisser sa peau! Portez des vêtements couvrants afin d'éviter tout contact avec l'herbe à puce et veillez à être en état de vous défendre contre ces satanés allergènes. Prenez soin de vous et protégez-vous!

Références:
Altieri, Miguel A. et Matt Liebman. « Weed management: ecological guidelines. » (1988).
https://naldc.nal.usda.gov/download/14657/PDF
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5963652/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11056414/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14521154/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19912233/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20652470/

 

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