Nous sommes nombreuses à souffrir en plus de troubles du sommeil…sans avoir nécessairement fait le lien avec les SPM.
Et il y a bel et bien un lien. Le problème, c’est que la fatigue exacerbe les manifestations liées à l’humeur…
Certaines l’ont remarqué, quelques jours avant leurs règles, elles ne dorment plus. Pour d’autres, le trouble est moins marquant mais le sommeil demeure tout de même perturbé et surtout, moins reposant. En fait, 23% des femmes rapportent des troubles du sommeil durant leur SPM, et 30% durant leur règles.
Et c’est encore la faute des hormones!
- La progestérone est une hormone soporifique, donc qui endort et qui affecte la température corporelle.
- Si le taux de progestérone est trop élevé, la chaleur corporelle nous endort, mais nous empêche d’atteindre le stade de sommeil paradoxal. Durant ce stade, notre cerveau traite les informations reçues ce jour là, généralement sous forme de rêve. Le sommeil paradoxal survient quand la température corporelle est basse. Privées de cette phase du sommeil, nous sommes plus émotives.
- Quand le taux de progestérone redescend, notre envie de dormir s’estompe (peut-être trop?). Si la descente est trop abrupte, on n’arrive plus à dormir.
- La chute de la progestérone entraine aussi une baisse du taux de sérotonine qui affecte directement l’humeur. On en ressent manifestations sous forme de rages de sucre et de glucides, qui affectent à leur tour le sommeil et la production d’autre sérotonine. La mauvaise humeur peut alors troubler le sommeil à son tour.
- Pour compléter ce cercle vicieux, la mélatonine, qui est l’hormone qui nous prépare au sommeil, est fabriquée la nuit pendant que vous dormez.
Bref, moins on dort, plus c’est difficile de dormir.
Autres causes reliées au SPM qui affectent le sommeil
À part l’effet direct des hormones, d’autres causes reliées au SPM peuvent affecter le sommeil. Des femmes qui ont le sommeil perturbé durant cette période :
- 69% en ont attribué la cause aux crampes
- 6% aux maux de tête
- 2% aux ballonnements ou gonflements
- 44% à la dépression ou l’anxiété
- 41% aux douleurs aux seins
- 18% à la nausée ou la diarrhée
- 8% à la constipation
Et la moitié d’entre elles avoue être susceptible ou de mauvaise humeur si elles sont fatiguées durant la journée.
Que faire?
C’est bien beau de savoir que nos troubles du sommeil et notre SPM sont intimement liés, mais encore faut-il savoir y remédier. Il ne faut surtout pas suivre notre premier instinct de s’enfouir sous une doudou avec un litre de crème glacée en écoutant la télé. Mm…bon d’accord mais pas trop longtemps et pas tout un litre.
Il faut surtout bouger et manger sainement. L’exercice fait augmenter le taux de sérotonine et si vous pratiquez votre sport dehors, c’est encore mieux! L’exposition à la lumière naturelle aiderait à synthétiser cette hormone.
Courtisez la mélatonine. Évitez les ordi et tablettes en soirée car leur lumière bleue bloque cette hormone de l'assoupissement. Il est à noter que la sérotonine favorise la production de mélatonine. Assurez-vous d’avoir une bonne hygiène du sommeil.
Parmi les plantes médicinales, le Vitex figure toujours au premier plan quand on parle de SPM. Si votre sommeil est troublé par les crampes, gonflements et autres manifestations irritantes, vous pourriez bénéficier de l’action de cette plante régulatrice d’hormones. Son effet graduel atteint sa vitesse de croisière au bout d’environ 3 cycles.
Autrement, une combinaison de valériane et de houblon peut rétablir un sommeil profond et réparateur. Ces deux plantes permettent dès la première utilisation de demeurer en phase de sommeil profond 25% plus longtemps et en sommeil paradoxal d’un autre 25%.
En dormant mieux, vos symptômes liés à l’humeur s’estomperont…au grand bonheur de tous ceux qui vous entourent!
Références:
http://www.huffingtonpost.com/2014/10/29/period-affects-sleep_n_6063508.html
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2077351/
Dimpfel W, Suter A. Sleep improving effects of a single dose administration of a valerian/hops uid extract - a double blind, randomized, placebo-controlled sleep-EEG study in a parallel design using electrohypnograms. Eur J Med Res. 2008;13(5):200-204.