Reconnaitre l’endométriose

Le nom fait peur. Quand on évoque l’endométriose, je pense douleur. À mon humble avis, pour une condition qui affecte 1 femme sur 10, on n’en parle franchement pas assez. On n’en connait même pas la cause. Le mécanisme oui, mais pas la cause. Sauriez-vous en reconnaitre les symptômes?

Santé des femmes | SPM

asktheexpert
Sonia Chartier
@AVogel_ca


30 mai 2018

Comme femme, nous connaissons assez intimement notre cycle reproducteur, puisqu’il nous oblige à penser à lui à tous les mois (règle générale).  À chaque cycle, notre corps prépare un nid douillet appelé endomètre, pour accueillir un ovule fécondé. L’endomètre tapisse la paroi de l’utérus, croit et s’épaissit au gré des fluctuations hormonales. Si l’œuf n’est pas fécondé – ce qui arrive pour la vaste majorité des cycles de la vie d’une femme même si elle a eu 14 enfants – l’endomètre se détache de la paroi de l’utérus et sort par le vagin. Ce sont les menstruations

Imaginez que cet endomètre, au lieu de sortir par le vagin, reflue par les trompes de Fallope et se retrouve dans la cavité abdominale.  Imaginez si en plus, ces cellules d’endomètre décident de s’y établir.  À chaque cycle, quand la période de fécondité arrive et que l’endomètre s’épaissit pour la nidification, c’est sur vos ovaires, vos trompes de Fallope ou votre rectum que ça se passe. Quand les menstruations arrivent et qu’on saigne, l’endomètre qui se retrouve coincé à l’intérieur saigne aussi, mais n’ayant pas d’issu, il reste là. Ça fait très, très mal. Ces saignements sont ensuite résorbés par le péritoine (l’enveloppe des organes) ou forment des kystes ou encore des tissus cicatriciels. C’est ça l’endométriose.

Symptômes de l'endométriose

Puisqu’elle est liée au cycle menstruel, l’endométriose affecte les femmes en âge de procréer et prend fin avec la ménopause.  C’est par la douleur violente qu’on la reconnait d’abord mais plus précisément, les symptômes se déclinent ainsi :

  • La douleur intense au moment des règles (ou dysménorrhée si vous voulez le terme exact).  Les crampes menstruelles affectent beaucoup de femmes, mais avec l’endométriose, la douleur décrite par les femmes est beaucoup plus violente, commence un peu avant les règles et perdure plusieurs jours après leur déclenchement.
  • Douleur durant les relations sexuelles, qui varie selon les positions et le moment du cycle.
  • Douleur au bas du dos, au rectum, dans la région pelvienne ou au ventre durant les règles, mais qui devient parfois chronique.
  • Règles abondantes et parfois des saignements anormaux entre les cycles.
  • Sang dans les selles et l’urine. Parfois, durant les règles, la douleur se manifeste en urinant ou en allant à la selle.
  • Infertilité – de 20 à 40% des femmes qui consultent pour infertilité souffrent d’endométriose.
  • Fatigue et troubles digestifs tels constipation, diarrhée, nausée et ballonnements.
  • Rétroversion de l’utérus, c’est-à-dire basculé vers l’arrière du vagin. Ce qui ne signifie pas que toutes les femmes ayant une rétroversion utérine en sont atteintes.

Étant donné que les symptômes ressemblent à ceux de plusieurs autres conditions tels les fibromes, la maladie inflammatoire pelvienne (PID) ou le colon irritable, l’endométriose est parfois difficile à diagnostiquer.

Causes possibles

La cause de l’endométriose demeure à ce jour inconnue. Parmi les explications possibles, on évoque :

  • Le flux menstruel rétrograde. Au lieu de se faire expulser vers le vagin par les contractions musculaires, le flux menstruel est inversé et s’écoule dans les trompes de Fallope pour finir dans la cavité pelvienne. Le sang pourrait ainsi transporter des cellules d’endomètre à l’extérieur de l’utérus.
  • Une autre théorie qui découle de cette première explication propose que le flux rétrograde engendre une transformation de certaines cellules de tissus environnants, en cellules endométriales. Dans les deux cas, les cellules d’endomètre se retrouvent à l’extérieur de l’utérus et réagissent aux fluctuations hormonales comme toute cellule normale d’endomètre.
  • Selon la « théorie de l’induction », des cellules du péritoine (le sac qui contient les organes de l’abdomen) se ferait transformer en cellules endométriales sous l’influence de facteurs génétiques ou environnementaux.
  • Des cellules d’endomètre pourraient aussi se fixer à une cicatrice chirurgicale (césarienne ou une hystérectomie).
  • Une maladie auto-immune empêcherait le corps de détruire les cellules d’endomètre qui se retrouvent hors de l’utérus.
  • La lymphe pourrait transporter des cellules endométriales hors de l’utérus.

En plus de ces théories sur le mécanisme, on connait certains facteurs de risque :

  • Ne jamais avoir eu d’enfant
  • La génétique. Les femmes dont une parente proche est atteinte courent un risque accru.
  • Ménarche (début des menstruations) précoce
  • Ménopause tardive
  • Cycle menstruel court (moins de 27 jours)
  • Une malformation congénitale qui entrave l’évacuation normale du flux menstruel.
  • Anomalies utérines
  • Taux élevé d’estrogènes
  • Un indice de masse corporelle (BMI) bas
  • Être une femmes blanche ou asiatique
  • La consommation d’alcool

Traitements de l'endométriose

L’endométriose est généralement traitée par des antidouleurs, des traitements hormonaux ou la chirurgie. Aucun de ces traitements n’est définitif. En fait, seule la ménopause met un terme à l’endométriose.  Selon une étude, la mélatonine diminuerait la douleur de 39% et l’usage d’analgésiques de 46%.  Son effet soulagerait la douleur durant les règles, les relations sexuelles et les selles.

Le gatillier (Vitex) pourrait s’avérer utile pour son effet régulateur sur les hormones impliquées dans le cycle menstruel. Par contre, il est à éviter durant tout traitement hormonal.

Les experts conseillent quelques modifications au régime alimentaire et au mode de vie pour diminuer l’inflammation et le taux d’estrogènes:

  • Plus de fruits et légumes – les femmes ayant une alimentation végétarienne sont moins à risque de souffrir d’endométriose.
  • Choisissez les bons gras : oméga-3 provenant de poisson gras (thon, saumon, etc), noix, huile de lin. Vous pourriez prendre l’omega-3 en supplément si vous n’être pas friande de poissons.
  • Diminuer votre consommation de bœuf, de porc et de viande rouge en général.
  • Bougez! Même si on a plus envie d’une couette et d’une bouillotte quand on souffre, les femmes qui pratiquent une activité aérobique souffrent moins. Le sport peut faire descendre le taux d’estrogènes et augmenter parallèlement le taux d’endorphines, ces hormones du bonheur qui diminue notre sensibilité à la douleur. Profitez des périodes moins douloureuses pour bouger!
  • Faites attention à l’alcool car celui-ci a un effet sur les estrogènes et pourrait aggraver les symptômes.  De plus, les femmes qui boivent beaucoup d’alcool courent plus de risques de souffrir d’endométriose.
  • Restez zen. Le stress empire la douleur en général, il serait donc bien avisé d’adopter une activité telle le yoga ou le tai-chi, de se faire masser ou de pratiquer la respiration profonde.

Ces conseils, je l’espère pourront contribuer à améliorer votre qualité de vie tout en sachant qu’il n’existe aucune solution miracle…à part la ménopause!

Références :
https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/endometriosis/symptoms-causes/syc-20354656
https://www.webmd.com/women/endometriosis/know-endometriosis-18/slideshow-endometriosis-lifestyle-changes
https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=endometriose_pm
https://jpwillem.lettre-medecin-sante.com/endometriose-miracle-possible/
Schwertner A, et al. Pain. 2013;154(6):874-81.

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