Qu'est-ce au juste qu'une épicondylite?
L'épicondylite est le nom médical de ce qu'on appelle communément « coude du joueur de tennis » (épicondylite latérale) ou « coude du golfeur » (épicondylite médiale). Certaines saillies osseuses sont relativement faciles à repérer dans l'articulation du coude; on peut les sentir à la palpation, pointant soit vers l'intérieur comme l'épicondyle médial, soit vers l'extérieur comme l'épicondyle latéral. Le suffixe -ite est l'indice qu'il s'agit d'un problème inflammatoire qui, dans le cas qui nous occupe, se situe au niveau des tissus entourant les éléments osseux du coude.
Quelle est la cause de ces problèmes?
Les épicondyles (latéral et médial) servent de point d'attache des tendons reliés aux muscles de l'avant-bras. L'épicondylite est le plus souvent le fruit de microtraumatismes, c'est-à-dire d'un étirement ou d'une déchirure des fibres du tendon à la suite d'une trop grande sollicitation des tissus ou d'une surcharge musculaire.
Quels sont les symptômes?
Les blessures de surmenage s'accompagnent habituellement d'une douleur chronique dont l'intensité varie de légère à sévère, et d'une sensibilité des tissus au toucher. On peut également constater des signes d'inflammation typiques comme l'enflure et la rougeur. Il est important de noter toute douleur fulgurante, semblable à un éclair, ou même une perte de sensation (les tissus enflés peuvent comprimer les vaisseaux ou les nerfs du bras).
J'ai entendu dire qu'il fallait appliquer de la chaleur sur la blessure le plus rapidement possible; est-ce exact?
Ce conseil serait davantage indiqué dans le cas d'une blessure chronique; une atteinte aiguë requiert une intervention différente :
- Aiguë – au cours des premières heures et jusqu'au sixième jour suivant la blessure, on devrait appliquer du froid sur la région touchée pour contracter les vaisseaux sanguins et ainsi prévenir l'enflure. Cela comporte aussi l'avantage de tonifier les vaisseaux afin d'empêcher la fuite de liquide vers les tissus endommagés et enflammés. Enveloppez la source de froid dans une serviette pour éviter le contact direct avec la peau et laissez-la sur le site de la lésion pendant 20 minutes à quelques reprises durant la journée.
- Subaiguë – les lésions passent à ce stade à la fin de la première semaine, et ce, jusqu'à la sixième semaine. Pour favoriser la guérison durant cette période, on appliquera en alternance de la chaleur pour ouvrir les vaisseaux et accroître l'irrigation sanguine au site de la blessure et du froid pour éliminer les toxines accumulées.
- Chronique – il n'est pas rare que l'épicondylite soit un problème chronique, les athlètes ou sportifs amateurs ne réalisant pas toujours l'étendue des dommages causés aux tissus et persistant dans leurs activités malgré l'irritation mineure. Il est alors opportun d'appliquer de la chaleur pour stimuler le débit sanguin, comme nous l'avons expliqué précédemment.
Y a-t-il des moyens d'empêcher dès le départ le développement de tels problèmes?
La récupération à la suite d'une épicondylite peut prendre plusieurs mois et la guérison des tissus nécessite une approche multiforme. Bien que la recherche sur des orthèses comme les coudières soit loin d'être terminée, il existe un accessoire susceptible de procurer un soulagement, sans effets négatifs connus.
Dans un groupe de 52 sujets souffrant d'épicondylite latérale, le port de sangles orthopédiques a permis d'accroître la force de préhension sans douleur. Plusieurs théories sont avancées pour expliquer un tel soulagement, notamment le réchauffement du tissu sous la sangle et donc une meilleure irrigation sanguine, ou encore un effet sur la transmission des signaux de douleur le long des nerfs.
L'utilisation de bandages au niveau du coude a donné lieu à une amélioration de 24 % de la force de préhension sans douleur de même qu'une amélioration minime de 19 % du seuil de douleur à la pression; il s'agit toutefois d'une étude à petite échelle qu'il faudrait approfondir.
Il peut s'avérer avantageux de faire appel à un physiothérapeute pour entraîner les muscles du poignet et assurer une récupération rapide. Ce programme d'exercices devrait inclure des mouvements de rotation ou d'élévation des poignets, de flexion du coude ou de serrement du poing, entre autres, afin d'améliorer la force de préhension. Bien sûr, il est essentiel de se discipliner pour faire régulièrement les exercices prescrits, mais il est également important de continuer à effectuer les gestes de la vie quotidienne, comme de tenir une tasse ou de saisir et tourner une poignée. Ces mouvements fonctionnels sollicitent les muscles d'une autre manière que lors des activités sportives.
Je sais qu'il vaut toujours mieux prévenir que guérir, mais en cas de blessure, que puis-je faire pour soulager mes symptômes?
Si vous avez besoin d'un répit de toute urgence, deux plantes ne tarderont pas à devenir vos plus fidèles alliées. La première, Arnica montana, pousse couramment en Europe, en Sibérie et dans le nord-ouest des États-Unis. On l'utilise depuis longtemps pour contrôler l'inflammation et stimuler la circulation sanguine dans la région traitée. Cet aspect n'est pas à négliger chez les personnes souffrant de douleurs articulaires; en effet, la mise en échec des agents inflammatoires peut faire toute la différence au niveau de la douleur, en particulier par l'utilisation d'un gel comme Absolüt Arnica en application topique avant le coucher.
L'autre plante salvatrice s'appelle Harpagophytum procumbens, mais elle est mieux connue sous le nom de griffe du diable; cette espèce est originaire d'Afrique du Sud. Les harpagosides, composants actifs de la plante, exercent aussi une action anti-inflammatoire et peuvent être absorbés par voie interne en combinaison avec l'application locale d'Arnica.
Des produits comme les comprimés Douleurs articulaires peuvent procurer cet effet bienfaisant; l'Agence européenne des médicaments note toutefois qu'une amélioration notable pourrait mettre de 2 à 3 mois à se manifester, le temps que les harpagosides s'accumulent dans les tissus de l'organisme. Les patients remarqueront alors une diminution de la douleur et une augmentation de la mobilité articulaire.
Références:
http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Herbal_-_HMPC_assessment_report/2013/08/WC500148261.pdf
https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/draft-european-union-herbal-monograph-harpagophytum-procumbens-dc/harpagophytum-zeheyri-decne-radix_en.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3445177/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12918865
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19487823
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24405258
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27622145