Qu'est-ce que la prostate?
Chaque personne née biologiquement de sexe mâle possède une glande en forme de noix, située au-dessus du périnée; c'est la prostate. L'urètre, qui permet d'évacuer l'urine, traverse cette glande en son centre. La prostate est responsable de produire et de sécréter un liquide qui entre dans la composition du sperme et lui fournit une protection additionnelle.
Quelle différence y a-t-il entre un grossissement de la prostate et une prostatite?
Pour faire la part des choses, penchons-nous d'abord sur les trois lettres «ite» dans le mot prostatite. Ce suffixe provient de la racine -ῖτις en grec ancien, qui fait référence à l'inflammation associée à une maladie. La première partie des mots se terminant en «ite» indique l'endroit où se trouve l'inflammation. Dans le cas qui nous occupe, on comprend que la pathologie affecte la prostate.
La prostatite est liée à des infections bactériennes; les cellules de la prostate deviennent irritées, enflent et exercent une pression sur l'urètre, ce qui provoque des symptômes semblables à ceux qu'entraîne un grossissement, ou hyperplasie, de la prostate. Dans ce dernier cas, il y a une légère nuance à apporter car il ne s'agit pas d'une enflure. En fait, on assiste plutôt à une augmentation du taux de reproduction des cellules prostatiques, ce qui les fait grimper leur nombre. Ce processus porte le nom d'hyperplasie et se traduit par un grossissement du tissu et, conséquemment, par une pression accrue sur l'urètre.
Quels sont les facteurs de risque pouvant mener à l'un ou l'autre de ces problèmes?
Comme on vient de le voir, la prostatite est le plus souvent associée à des infections bactériennes et le fait d'avoir déjà eu une infection est l'un des principaux facteurs de risque. Un autre élément démographique à considérer est l'âge de la personne, qui est fort utile pour différencier les deux situations. L'hyperplasie de la prostate a tendance à être plus fréquente chez les hommes de 50 ans et plus, alors que les cas de prostatite surviennent surtout chez ceux de moins de 50 ans.
Une règle de base facile à retenir, quoique non officielle, est que le risque de grossissement de la prostate est de 50 % à partir de l'âge de 50 ans, et augmente de 10 % à chaque tranche supplémentaire de 10 ans. Cela permet d'illustrer la prévalence de cette condition chez les hommes âgés; toutefois, il faut aussi tenir compte de l'origine ethnique, puisque le problème a tendance à se manifester à un plus jeune âge chez les Afro-Américains comparativement aux Caucasiens.
D'autres infections (de la vessie ou des reins, par exemple) qui ont voyagé par l'urètre peuvent éventuellement se propager au tissu prostatique au moment où le liquide infecté traverse la glande. Finalement, certains hommes présentent une prédisposition génétique modérée à une hyperplasie de la prostate.
Quels sont les symptômes possibles de l'un et l'autre de ces troubles de la prostate?
Les deux sont associées à une douleur au moment de la miction, mais la prostatite peut aussi entraîner une douleur lors de l'éjaculation ou une douleur générale dans la région de l'abdomen. Souvenez-vous que la prostatite, étant typiquement de nature bactérienne, s'accompagne souvent des signes d'infection habituels. Cela inclut de la fièvre, un écoulement semblable à du pus provenant de l'urètre, ainsi que des frissons.
Ces signes et symptômes ne seront pas présents en cas d'hyperplasie de la prostate; en revanche, on observera le plus souvent un besoin fréquent d'uriner, surtout la nuit. La puissance du jet urinaire est habituellement réduite et, si le grossissement est plus important, le sujet pourrait être totalement incapable d'uriner.
Puis-je modifier quelque chose dans mon alimentation pour réduire mon risque de développer des troubles de la prostate?
La littérature montre l'existence d'un lien avec les régimes à teneur élevée en protéines, quoique la plupart de ces régimes reposent sur des protéines d'origine animale plutôt que végétale. Certains aliments (par exemple les tomates) sont riches en lycopène, un composé antioxydant qui a tendance à s'accumuler dans le tissu prostatique. Un régime alimentaire riche en lycopène peut ralentir le grossissement de la prostate au fil des années; une revue systématique de la littérature a mis en lumière sa capacité à réduire le risque de cancer de la prostate.
Il est également conseillé d'éliminer la caféine, l'alcool et les repas épicés pendant un certain temps. D'après un essai clinique mené chez les humains pendant 12 semaines et publié dans Infectious Diseases in Clinical Practice, le simple fait d'appliquer ces recommandations peut améliorer les signes et symptômes de la prostatite chez 87 % des hommes! Ces résultats renversants témoignent avec éloquence de la valeur thérapeutique des interventions sur le plan nutritionnel.
Existe-t-il des remèdes de première ligne pour atténuer mes symptômes?
Si vous recevez un diagnostic d'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), il est probable que votre médecin vous prescrira un médicament comme le finastéride ou le dutastéride, lesquels font partie de la famille des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase (5α-R). Cette enzyme se charge de convertir la testostérone en une forme plus puissante appelée dihydrotestostérone (DHT).
La DHT, par un mécanisme encore en partie inexpliqué, favorise le grossissement du tissu prostatique; les chercheurs ont observé que les hommes qui ne produisent pas de DHT ne développent pas une HBP. Fait intéressant à noter, un extrait provenant de baies de palmier nain (Serenoa repens) s'est avéré capable de jouer le rôle d'un inhibiteur de la 5α-R et de produire les mêmes résultats que les médicaments.
Lors d'études chez les humains, l'extrait a réduit l'inflammation associée à l'HBP et a amélioré les symptômes urinaires comme la fréquence, l'urgence et l'intermittence. Cette réduction de l'inflammation pourrait être liée aux antioxydants présents dans le fruit (l'épicatéchine et le gallate de méthyle), qui manifestent également des effets antiprolifératifs sur les cellules prostatiques in vitro.
Des produits comme Prostate 1 contiennent cet extrait de fruits et peuvent s'ajouter facilement à votre routine matinale, à raison d'une capsule par jour.
Références:
https://academic.oup.com/jn/article/133/11/3356/4817958
https://journals.lww.com/infectdis/fulltext/2002/03000/a_dietary_cure_for_prostatitis_and_the_urethral.2.aspx
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2532544/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3989819/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4616444/
https://www.niddk.nih.gov/health-information/urologic-diseases/prostate-problems/prostate-enlargement-benign-prostatic-hyperplasia