La médecine botanique contribue à notre survie en tant qu'espèce depuis les premiers jours. Les preuves archéologiques de l'utilisation des plantes médicinales remontent à près de 60 000 ans, une époque du Paléolithique définie par nos outils de pierre rudimentaires.
Les anthropologues et les biologistes évolutionnistes ont déjà prétendu que c'est cette utilisation des outils qui nous séparait de nos cousins plus primitifs, bien que même cette théorie ait évolué.
Les preuves archéologiques sont une chose, mais le premier témoignage écrit apparaît sur une dalle d'argile sumérienne de Nagpur qui remonte à 5 000 ans. Les écrits contenaient 12 recettes combinant plus de 250 plantes médicinales, dont beaucoup sont encore utilisées aujourd'hui.
Avec l'évolution presque exponentielle des technologies modernes, il est beaucoup plus facile aujourd'hui de comprendre le mode d'action d'une plante. Il n'est plus nécessaire de remettre en question le mode d'action et, par extension, la sécurité ou le risque d'interactions. C'est comme ça que les médicaments anciens, comme les feuilles de ginkgo biloba, trouvent leur chemin dans le monde moderne. Cet arbre est considéré comme l'un des plus anciens arbres, beaucoup se trouvant dans des temples estimés à plus 1000 ans, si ce n'est plus! La raison pour laquelle ils vivent aussi longtemps est leur résistance naturelle à toutes sortes de parasites et de conditions environnementales.
Si vous pensez que nous sortons du cadre de la science, pensez aux six ginkgos bilobas situés à seulement 1 à 2 kilomètres du lieu de l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima en 1945 qui ont survécu. Bien qu'ils aient souffert d'une légère carbonisation, ils sont toujours debout à ce jour, malgré le fait que pratiquement tous les autres êtres vivants de la région ont péri pendant ou peu après l'explosion.
Cette résilience n'est pas surprenante, car cette espèce remonte à plus de 200 millions d'années, ce qui signifie qu'elle a surmonté d'innombrables difficultés et qu'elle continuera certainement à en affronter de nombreuses autres bien après la disparition des humains.
La feuille contient une multitude de principes actifs, notamment des terpénoïdes ginkgolides, des flavonoïdes et de l'acide ginkgolique. L'affinité du gingko avec le cerveau et la circulation sanguine explique son utilisation bien établie pour les problèmes cognitifs ou de mémoire dans des pays comme la Belgique, le Danemark, l'Autriche et l'Allemagne. La monographie sur les plantes publiée par les autorités médicales allemandes indique que le ginkgo est approuvé pour le traitement des vertiges, des troubles de la circulation sanguine artérielle et cérébrale et le renforcement de l'appareil circulatoire. Des monographies plus récentes, par exemple du British Herbal Compendium et de la European Scientific Cooperative on Phytotherapy, font écho à ces affirmations.
Les données cliniques, tirées notamment d'essais randomisés, en double aveugle et contrôlés par placebo, montrent que les groupes recevant un extrait de ginkgo obtiennent des résultats nettement supérieurs aux mesures objectives comme le test court de performance cognitive (Short Cognitive Performance Test) et l'inventaire neuropsychiatrique (NPI). Un grand nombre de ces études ont été menées chez des personnes atteintes de démence légère à modérée ou des personnes dont la circulation sanguine était sous-optimale. Tout cela justifie son utilisation comme un stimulant cérébral pour aider la mémoire à court terme et la concentration. Cet effet pourrait être attribuable à sa capacité à augmenter l'oxyde nitrique, qui aide à ouvrir les vaisseaux sanguins. La plupart des recherches laissent envisager la nécessité d'une utilisation sur 24 semaines ou 6 mois avant d'en voir le bénéfice maximum.
En raison de l'influence de ses composés sur les vaisseaux sanguins, on observe souvent un avertissement selon lequel le ginkgo interagirait avec les anticoagulants, malgré l'absence de preuves solides d'effets secondaires cliniquement pertinents signalés avec les extraits standardisés utilisés dans les études cliniques. Il est cependant toujours préférable de consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions concernant les interactions.
L'utilisation du ginkgo s'accélérant en raison du vieillissement de la population, comment suivre le rythme?
A.Vogel produit chaque année entre deux et dix tonnes de ginkgo frais, provenant de pépinières réparties dans toute l'Allemagne, la Suisse et la France. Ces feuilles fraîches sont récoltées vers le mois d'août, lorsque les composés actifs sont les plus concentrés, avant d'être soumises à l'extraction et au conditionnement.
Donc, si vous entrez dans une pièce et que vous avez oublié pourquoi, il est peut-être temps d'aller vous procurer du ginkgo dans une boutique d'aliments naturels ou une pharmacie à proximité.
Références:
European Medicines Agency: EMA/HMPC/321095/2012 - Assessment report on Ginkgo biloba L., folium. https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-report/draft-assessment-report-ginkgo-biloba-l-folium_en.pdf, January 2014.
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