Comprendre l'impact des fumées des incendies de forêt
La fumée des incendies de forêt est un mélange complexe de gaz et de particules fines qui sont libérés dans l'air lors d'un incendie de forêt. Ces particules, connues sous le nom de matières particulaires (PM), peuvent varier en taille et en composition. Les particules PM2.5 (2,5 microns ou moins) sont particulièrement préoccupantes, car elles peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire et avoir des effets néfastes sur la santé.1
Lorsque la fumée des incendies de forêt est inhalée, elle peut irriter le système respiratoire et entraîner toute une série de symptômes. Les symptômes les plus courants sont la toux, la respiration sifflante, l'essoufflement, les maux de gorge, l'irritation des yeux et la congestion nasale. Pour les personnes souffrant de troubles respiratoires préexistants tels que l'asthme ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), la fumée peut exacerber leurs symptômes et entraîner un inconfort respiratoire grave.
Quels sont les gaz dont nous devons nous préoccuper ?
- Monoxyde de carbone (CO) : Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore produit lors de la combustion incomplète de matières organiques. Il peut être très toxique lorsqu'il est inhalé en fortes concentrations, entraînant une réduction de l'apport d'oxygène aux organes du corps. Consultez la section "Espace d'air pur" ci-dessous dans cet article pour obtenir quelques conseils.
- Dioxyde de carbone (CO2) : Le dioxyde de carbone est un sous-produit naturel de la combustion et est libéré en grandes quantités lors des incendies de forêt. Bien qu'il ne soit pas directement toxique à des concentrations normales, des niveaux élevés de dioxyde de carbone peuvent contribuer à la pollution de l'air et au changement climatique. Selon le Copernicus Atmosphere Monitoring Service, on estime que 55 millions de tonnes de dioxyde de carbone ont été libérées au cours du seul mois de mai par les incendies de forêt au Canada.
- Oxydes d'azote (NOx) : Les oxydes d'azote se forment au cours du processus de combustion, y compris celui de nos véhicules, et génèrent du dioxyde d'azote (NO2). Ces gaz peuvent contribuer à la formation d'ozone près du sol et de smog, et l'exposition à des niveaux élevés peut irriter le système respiratoire. L'American Lung Association note que le NO2 peut augmenter la probabilité de crises d'asthme, de visites aux urgences et d'admissions à l'hôpital. Les chercheurs ont également constaté que ce polluant lié à la circulation routière entraîne des taux plus élevés de cancer du poumon.2
- Composés organiques volatils (COV) : Les COV sont un groupe diversifié de produits chimiques organiques qui peuvent être libérés lors d'incendies de forêt. Ils comprennent des composés tels que le benzène, le formaldéhyde et l'acroléine. Les COV peuvent avoir des effets sur la santé à court et à long terme, notamment des irritations respiratoires, des maux de tête et des propriétés cancérigènes potentielles.3
- Dioxyde de soufre (SO2) : Le dioxyde de soufre est produit lorsque des matières organiques contenant du soufre brûlent lors d'incendies de forêt. Il s'agit d'un gaz à l'odeur piquante qui peut irriter le système respiratoire, en particulier chez les personnes souffrant de troubles respiratoires préexistants.4 Dans l'industrie, le dioxyde de soufre est utilisé pour fabriquer de l'acide sulfurique et entre dans la composition du processus de blanchiment.5
Se protéger de la fumée des incendies de forêt :
- Utilisez des masques respiratoires N95 ou P100 : lorsque vous êtes à l'extérieur dans des zones touchées par la fumée des incendies de forêt, le port d'un masque respiratoire N95 ou P100 bien ajusté peut réduire considérablement l'inhalation de particules nocives. Ces masques sont conçus pour filtrer efficacement les particules fines et assurent une fermeture étanche autour du nez et de la bouche. Les masques P100 peuvent filtrer des particules aussi petites que 0,3 micron, contribuant ainsi à protéger les poumons contre les particules les plus invasives.6,7
- Créer un environnement intérieur propre : utilisez des filtres à particules à haute efficacité (HEPA) dans votre maison pour éliminer les particules de fumée de l'air. Les purificateurs d'air portables équipés de filtres HEPA peuvent être particulièrement utiles dans les chambres à coucher et autres zones fréquemment utilisées, car ils filtrent des particules aussi petites que 0,3 micron, tout comme les masques P100.8. Gardez les fenêtres et les portes fermées pour empêcher la fumée extérieure de pénétrer dans votre maison.
- Restez informé : surveillez les rapports locaux sur la qualité de l'air et tenez-vous au courant des conditions des incendies de forêt dans votre région. De nombreuses régions fournissent des indices de qualité de l'air (IQA) en temps réel qui indiquent le niveau actuel de pollution.9 Si la qualité de l'air est mauvaise, envisagez de limiter vos activités extérieures et de rester à l'intérieur autant que possible.
- Hydratez-vous et hydratez-vous : la fumée des incendies de forêt peut provoquer une sécheresse et une irritation des yeux, du nez et de la gorge. Buvez beaucoup d'eau pour rester hydraté et utilisez des gouttes pour les yeux ou un vaporisateur nasal salin pour soulager la sécheresse et l'inconfort. Il s'agit notamment des gouttes oculaires sans agents de conservation qui contiennent de l'acide hyaluronique lubrifiant et de l’euphraise (une fleur) anti-inflammatoire pour les yeux. Vous pouvez également envisager le produit soulagement nez sec, qui contient également de l'acide hyaluronique, de la camomille anti-inflammatoire et de la solution saline.
- Limitez le temps passé à l'extérieur : réduisez votre exposition à la fumée des incendies de forêt en limitant vos activités extérieures, en particulier pendant les périodes de forte pollution. Si possible, planifiez vos activités extérieures à des moments où la qualité de l'air est meilleure, surtout tôt le matin ou tard le soir.
- Créez un espace d'air pur : utilisez des appareils de surveillance tels que les détecteurs de monoxyde de carbone, qui peuvent détecter ce gaz incolore et inodore à de faibles concentrations. L'alarme vous donnera, à vous et à vos proches, tout le temps nécessaire pour quitter les espaces où l’air est rendu toxique.
- Prenez des précautions en conduisant : lorsque vous traversez des zones touchées par des incendies de forêt, gardez vos fenêtres fermées et réglez le système de ventilation de votre voiture sur la recirculation de l'air. Envisagez d'installer un filtre à air dans l'habitacle de votre véhicule pour améliorer encore la qualité de l'air.10
- Adoptez un mode de vie sain : adopter un mode de vie sain peut renforcer votre système immunitaire et réduire le risque de complications respiratoires. Adoptez une alimentation équilibrée, faites régulièrement de l'exercice et dormez suffisamment pour améliorer votre santé respiratoire globale.
L'impact de la fumée des incendies de forêt sur notre santé ne doit pas être sous-estimé. En comprenant les symptômes et en prenant des mesures proactives pour nous protéger, nous pouvons atténuer les risques associés à l'exposition à la fumée. Du port de masques N95 à l'utilisation de filtres HEPA et en suivant une bonne hygiène de l'air intérieur, chaque effort contribue à préserver notre bien-être. Il est important de se tenir informé des conditions locales de qualité de l'air et d'adapter nos activités en conséquence.
En mettant en œuvre ces mesures et en donnant la priorité à notre santé, nous pouvons minimiser les effets néfastes de la fumée des incendies de forêt et garantir un environnement plus sûr pour nous-mêmes et nos proches.
References
- Xing, Yu-Fei, et al. "The impact of PM2. 5 on the human respiratory system." Journal of thoracic disease 8.1 (2016): E69.
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- Dickinson, Gabrielle N., et al. "Health Risk Implications of Volatile Organic Compounds in Wildfire Smoke During the 2019 FIREX‐AQ Campaign and Beyond." GeoHealth 6.8 (2022): e2021GH000546.
- Vallero, Daniel A. Air pollution calculations: Quantifying pollutant formation, transport, transformation, fate and risks. Elsevier, 2019.
- IARC Working Group. "Sulphur dioxide and some sulfites, bisulfites and metabisulfites." IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humams 54 (1992): 131-188.
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- Kodros, John K., et al. "Quantifying the health benefits of face masks and respirators to mitigate exposure to severe air pollution." GeoHealth 5.9 (2021): e2021GH000482.
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- Mirabelli, Maria C., Stefanie Ebelt, and Scott A. Damon. "Air Quality Index and air quality awareness among adults in the United States." Environmental research 183 (2020): 109185.
- Davison, Gilliane, et al. "Creating clean air spaces during wildland fire smoke episodes: Web Summit summary." Frontiers in Public Health 9 (2021): 508971.