Est-ce une piqûre d’insecte? Qu’est-ce qui m’arrive?
Rien ne permet de croire que vous avez été la proie d’une bestiole souffrant d’un petit creux… Il est plus logique de soupçonner une réaction à votre écharpe neuve – à cause de la matière elle-même ou de la présence d’un ingrédient chimique quelconque. Pour en avoir le cœur net, il faudra une enquête plus approfondie.
Quels sont les symptômes de la dermatite de contact allergique?
Le suffixe « ite » vient du grec itēs, qui signifie inflammation, tandis que « derma », vous l’aurez dans doute deviné, désigne la peau. Les cinq signes caractéristiques de l’inflammation ont été définis en latin il y a fort longtemps :
- Calor – Une sensation de chaleur a tendance à se développer dans la région touchée en raison d’un afflux sanguin accru.
- Dolor – La douleur se développe sous l’action de la kallicréine et de la bradykinine, des agents pro-inflammatoires qui stimulent aussi les récepteurs de la douleur.
- Functio laesa – Une perte fonctionnelle accompagne souvent la réaction inflammatoire à cause de l’enflure. L’organisme essaie de forcer au repos la région atteinte en limitant ses capacités.
- Rubor – Une rougeur apparaît, les vaisseaux sanguins amenant davantage de sang à la région touchée à cause de l’histamine.
- Tumor – Cette expansion des vaisseaux et l’afflux supplémentaire de sang provoquent une enflure localisée; des substances comme l’histamine et la sérotonine sont responsables de la migration de fluides qui font gonfler les tissus.
Quelles sont les causes habituelles?
Selon l’Association canadienne de dermatologie, les causes les plus fréquentes de dermatite de contact allergique sont les végétaux (notamment l’herbe à puces), les parfums, les métaux, les agents de conservation des produits cosmétiques et les colorants.
Pourquoi cette réaction se produit-elle?
La peau agit comme barrière de plusieurs façons. Tout d’abord, la peau sécrète constamment des huiles naturelles légèrement acides qui créent un environnement moins hospitalier pour les bactéries et ralentissent leur progression à l’intérieur de l’organisme. Les multiples couches qui constituent la peau fournissent également un mécanisme de défense. C’est dans la région plus profonde de la peau, là où se trouvent les vaisseaux sanguins et les cellules nerveuses, que se développent les nouvelles cellules cutanées. À mesure qu’elles parviennent à maturité, ces cellules migrent vers les couches superficielles de la peau.
Une fois qu’elles ont atteint la surface externe, privées de nutriments et loin des vaisseaux sanguins, les cellules commencent à mourir et à tomber. Ce processus de renouvellement est continuel; en se détachant, les cellules de peaux mortes emportent avec elles les bactéries (dont certaines pourraient être dangereuses), ce qui empêche le développement d’infections.
Le contact avec des substances allergènes peut toutefois déclencher une réponse immunitaire accompagnée des symptômes familiers de rougeurs, de démangeaisons et d’inflammation cutanées. C’est que l’organisme considère à tort la substance comme une menace et provoque une réaction de défense au niveau des tissus.
Certaines occupations sont-elles plus à risque que d’autres?
Absolument! Les travailleurs agricoles, par exemple, sont exposés à de nombreux allergènes, comme l’avoine, les fertilisants, les pesticides, les herbicides et les désinfectants, entre autres. Parmi les métiers à haut risque, il y a les menuisiers, les fleuristes, les coiffeurs, les travailleurs du textile et les mécaniciens. Colorants, formaldéhyde, colles, résines, nickel, cobalt et gants de caoutchouc sont autant d’éléments susceptibles d’entraîner une réaction inflammatoire qui se traduira par une éruption cutanée, comme nous l’avons décrit plus haut.
Comment éviter que la situation se reproduise?
Si vous manipulez une substance pouvant causer des allergies ou irriter la peau, prenez le temps de lire sa fiche signalétique du Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) afin de limiter l’impact des incidents et prévenir des accidents potentiellement mortels.
Les crèmes apaisantes sont un autre moyen de résoudre le problème tout en hydratant la région irritée et parfois grattée jusqu’au sang. Plusieurs solutions s’offrent à vous, notamment les crèmes Bioforce, Échinacée et Symphytum, mais il importe avant de bien lire les ingrédients et de vous assurer de n’être allergique à aucun, sinon vous risquez d’aggraver l’inflammation.
Ces crèmes sont faites à base de plantes, par exemple Calendula officinalis, Hamamelis virginiana, Echinacea purpurea et Symphytum officinale. Elles ont fait leurs preuves pour réduire la douleur et l’inflammation, calmer l’érythème fessier chez les nourrissons et même, dans le cas particulier de l’échinacée, accroître la teneur en lipides des couches externes de la peau.
Maintenir un système immunitaire en santé est un autre moyen d’éviter les réactions allergiques. Des études ont démontré que la dermatite de contact allergique peut être exacerbée chez les personnes immunodéprimées à cause de la prise d’antibiotiques ou de traitements de radiothérapie.
Gare aux cosmétiques!
Les produits cosmétiques contiennent bien souvent des ingrédients irritants pour la peau; faites des recherches pour savoir de quoi sont faits ceux que vous utilisez. Certains fabricants font preuve d’une grande transparence et vont même jusqu’à décrire en détail chaque ingrédient sur leur site Web. Il existe aussi des applications permettant d’obtenir, à partir du code-barres d’un produit, une évaluation de son innocuité en fonction des ingrédients présents.
Devrais-je consulter mon médecin de famille?
Si c’est la première fois que le problème se manifeste, il est sage d’en parler à votre médecin afin d’écarter d’autres possibilités, par exemple la teigne à champignons, une infection fongique courante à l’origine d’affections bien connues comme le pied d’athlète ou l’eczéma marginé (dans le pli de l’aine). Au besoin, on vous dirigera vers un allergologue qui pourra vous faire passer des examens afin d’identifier la cause exacte de votre réaction.
Références:
https://bjsm.bmj.com/content/bjsports/38/3/248.full.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3064252/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmedhealth/PMH0072482/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8513841
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14501145
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19839974
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20823796
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22606064
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23224633
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24267417
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24280482
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24314385
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27185422
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28610718