Cette maladie se manifeste en effet par une inflammation chronique de diverses articulations, attribuable à une réaction auto-immune : le système immunitaire se méprend et attaque la peau ainsi que les tissus articulaires pourtant en santé.
Il peut s’agir du cou, des yeux, de la colonne vertébrale, des poignets, des coudes, des doigts, des chevilles... faut-il vraiment que je continue?
Au début, vous pourriez remarquer sur votre peau l’apparition de plaques sèches, rouges et bombées qui finissent par se desquamer à cause d’une production excessive de cellules cutanées. À la manière de piqûres d’insectes, ces plaques s’accompagnent souvent de démangeaisons. Vous aurez probablement la tentation de vous gratter, les plaques risquent alors de fendiller, de saigner... et bien sûr de s’infecter.
Après un certain temps, vous éprouverez peut-être de nouvelles sensations de douleur dans vos articulations. Plusieurs vous diraient qu’il s’agit d’un inévitable signe de vieillissement, mais vous avez tout intérêt à faire tirer les choses au clair par votre médecin traitant. Bien que les symptômes de psoriasis précèdent ceux de l’arthrite chez la plupart des gens atteints, ce n’est pas toujours le cas. L’inflammation peut aussi se développer avant même que des signes soient visibles sur la peau.
Comme bien d’autres maladies, l'arthrite psoriasique peut prendre différentes formes :
- Spondylite : les symptômes, telles la raideur ou l’inflammation, sont localisés dans la région de la colonne vertébrale et du cou
- Distale : les symptômes se manifestent aux extrémités des membres, par exemple dans les doigts et les orteils
- Symétrique : les symptômes apparaissent dans la même région de chaque côté du corps
- Asymétrique : les symptômes ne touchent qu’un côté du corps
- Mutilante : cette variante, la plus sévère, peut entraîner la déformation et la destruction des articulations
Les études les plus récentes ont porté sur le rôle potentiel des hormones sexuelles, plus précisément l’œstrogène et la prolactine, dans le développement de l’arthrite. Ces recherches, bien que dignes d’intérêt, demeurent non concluantes. La maladie touche souvent les femmes, et comme ces hormones sont présentes en concentrations plus élevées chez elles, la corrélation n’a pas grand-chose de surprenant. D’ici à ce que la recherche ait mis le doigt sur les causes exactes de la maladie, il est impossible de déterminer l’influence véritable des hormones sur l'arthrite psoriasique.
La prolactine
La prolactine est une neurohormone sécrétée directement dans le sang par une structure cérébrale, l’hypophyse. La prolactine peut également être sécrétée par des globules blancs du système immunitaire, dits macrophages. Il s’agit en fait de cellules capables d’engloutir les éventuels envahisseurs de l’organisme et de prévenir les cellules plus puissantes de l’arrivée d’un intrus. En présence de la prolactine, les macrophages libèrent des agents pro-inflammatoires appelés cytokines et chimiokines, qui peuvent stimuler le développement de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse).
Entre les articulations se trouve le liquide synovial, qu’on pourrait comparer à de l’huile à moteur : ce fluide assure la lubrification de tous les éléments en présence afin de limiter la friction lors du mouvement. Faute de liquide synovial, nos articulations frotteraient les unes contre les autres, provoquant l’usure prématurée des structures voisines et entraînant une foule de problèmes. Chez les personnes souffrant d’arthrite, on note une concentration plus élevée de macrophages dans le liquide synovial, ainsi qu’une plus grande quantité de récepteurs de la prolactine. Lorsque la prolactine circulant par le sang rencontre un macrophage dans le liquide synovial, ce macrophage réagit en libérant des agents pro-inflammatoires qui provoquent une enflure des articulations. Bien que bon nombre d’études se soient penchées sur le rôle des hormones sexuelles, il est important de comprendre que d’autres facteurs peuvent aussi être en cause dans cette réaction des macrophages.
Même si l'arthrite psoriasique ne peut être guérie, il est possible d’en atténuer les symptômes :
- Développez vos propres stratégies d’adaptation! Le stress a pour effet d’exacerber de nombreux problèmes de santé et peut être à l’origine d’une éruption psoriasique, voire d’une inflammation des articulations encore plus douloureuse. Tenir un journal constitue un bon moyen d’identifier – pour éventuellement limiter ou mieux, éviter complètement – les déclencheurs ou les situations susceptibles d’accroître votre niveau de stress. Parmi les autres stratégies, il y a l’exercice, la méditation, les sorties entre amis, le contact avec les animaux... en évitant de préférence les ratons laveurs, porcs-épics, mouffettes et autres quadripèdes indésirables.
- Soulagez vos symptômes. Les jours où la douleur est intenable, la prise d’un produit tel que Douleurs articulaires peut apporter un répit. Ces comprimés contiennent de la griffe du diable, une plante utilisée traditionnellement comme anti-inflammatoire et analgésique. De par ses propriétés antioxydantes, la griffe du diable protège l’organisme contre les radicaux libres, qui s’attaquent aux tissus.
- Bougez! À cause de la douleur associée à certains mouvements, de nombreuses personnes atteintes d’une forme d’arthrite ou d’une autre risquent de subir une perte de densité minérale osseuse ou de masse musculaire. Il a été démontré que les exercices aérobiques comme le vélo, la marche ou l’aquaforme réduisent la sensibilité articulaire et améliorent l’amplitude de mouvement. L’entraînement progressif contre résistance peut aussi contribuer à réduire l’activité de la maladie, l’inflammation ainsi que la douleur.
- Mangez bien, mangez mieux. L’alimentation a un effet incroyable et souvent très rapide sur la santé. Puissant anti-inflammatoire, le curcuma est bien connu et s’intègre à de nombreux plats; il est tout indiqué dans les cas d’arthrite psoriasique. Les acides gras oméga-3, présents en grandes quantités dans les poissons comme le saumon et le maquereau, sont quant à eux convertis en agents anti-inflammatoires une fois absorbés par l’organisme.
- Consultez votre médecin traitant. Comme toujours, votre médecin est la personne la mieux placée pour vous assurer de recevoir le meilleur traitement. Ensemble, vous pourrez améliorer votre bien-être en élaborant un plan qui cible l’inflammation de vos articulations de même que l’amélioration de votre santé globale.
Références:
http://www.arthritis.org/about-arthritis/types/psoriatic-arthritis/what-is-psoriatic-arthritis.php
http://dermatology.ca/public-patients/skin/psoriasis/
http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/psoriatic-arthritis/home/ovc-20233896
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28642278
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28690611
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3042669/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3342259/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3400101/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4755472/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5144667/
https://www.psoriasis.org/treating-psoriasis/complementary-and-alternative/herbal-remedies