Que se passe-t-il lorsqu'on est exposé au stress?
Face au stress, le corps se met aussitôt en mode de combat ou de fuite; c'est ce qu'on appelle aussi la réponse du système sympathique. Ce mécanisme issu de l'évolution identifie alors le déclencheur comme étant une menace, c'est-à-dire quelque chose qui vous met en danger. Cette réaction était fort utile à l'époque où les humains étaient des chasseurs-cueilleurs et où ils devaient composer avec de dangereux prédateurs.
En effet, en présence d'un danger, les glandes surrénales libèrent de l'épinéphrine (adrénaline) dans le sang, ce qui suscite une cascade de changements rapides.
Le rythme cardiaque s'accélère afin de faire circuler le sang plus rapidement dans le corps et de fournir l'oxygène nécessaire aux nombreux muscles sollicités pour s'attaquer à « la bête »... ou pour la fuir. Les vaisseaux sanguins se contractent, ce qui fait grimper la tension artérielle, tandis que les voies aériennes se dilatent pour faire pénétrer davantage d'oxygène dans les poumons. Les pupilles se dilatent de manière à pouvoir absorber plus de lumière, et la perception de la douleur est réduite.
Si tous ces changements paraissent plutôt intenses, ils ont une réelle utilité à court terme et sont contrebalancés par la réponse du système parasympathique, qui vient compenser tous ces processus de défense. Le véritable danger, c'est lorsque le stress devient chronique et que l'organisme a du mal à se « désactiver ».
Quels autres changements le stress peut-il provoquer?
Chez certaines personnes, les modifications de la sécrétion de l'acide gastrique et du mucus qui protège la paroi de l'estomac de cet acide peuvent entraîner avec le temps l'érosion des tissus; apparaît alors ce qu'on appelle un ulcère de l'estomac. Bien que certaines études mettent le stress directement en cause dans le développement des ulcères d'estomac, les recherches actuelles indiquent également que le stress psychologique peut induire des comportements à risque pour la santé. De tels comportements rendent la personne concernée plus sujette à développer un ulcère; il s'agit notamment du tabagisme, du manque de sommeil de même que de la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'aspirine ou l'ibuprofène.
Quels sont les symptômes d'un ulcère d'estomac?
- Le signe le plus préoccupant est le fait de cracher ou de vomir du sang, ce qui indique que l'érosion de la paroi stomacale est relativement avancée.
- Un autre symptôme peut être des selles foncées, en raison du sang ayant transité dans tout le tube digestif pour être ensuite expulsé dans les matières fécales; ce phénomène porte le nom médical de méléna.
- Les ballonnements,
- La douleur abdominale,
- Les brûlures d'estomac, ou même
- La perte de poids dans les cas extrêmes, la douleur ayant pour effet de couper l'appétit.
Les ulcères de stress peuvent-ils se résorber?
La guérison d'un ulcère d'estomac est facilitée par le fait que les cellules qui forment la paroi stomacale se renouvellent rapidement, et encore plus en présence d'un ulcère. Cela est tout à fait logique, car les cellules vivant dans cet environnement sont exposées aux acides, à d'importants mouvements lors du traitement des aliments, à différentes épices, diverses textures d'aliments, etc. Les cellules « s'épuisent » donc en peu de temps et doivent être remplacées. Le plus grand danger survient lorsque le tissu de l'estomac est ulcéré depuis si longtemps que les cellules commencent à muter, ce qui peut entraîner un risque plus élevé de cancer de l'estomac.
Cependant, tant que le tissu n'atteint pas le stade où des mutations se produisent, il pourra éventuellement revenir à un état normal, si on lui en donne le temps et si on agit pour réduire le niveau de stress.
Comment traitez-vous les ulcères de stress?
La pratique de la pleine conscience pourrait faire partie d'un protocole pour faciliter la guérison du tissu ulcéré et le soulagement des symptômes comme les ballonnements et la douleur abdominale. Des femmes ayant participé pendant 8 semaines à des séances visant la réduction du stress par la pleine conscience ont constaté une diminution de 26,4 % de leurs symptômes. Et lorsque les chercheurs ont effectué un suivi après 3 mois, ces mêmes femmes ont déclaré une diminution de 38,2 % de leurs symptômes. Il a aussi été démontré que cette technique stabilise le rythme de sécrétion du cortisol, aussi appelée hormone du stress, qui fluctue selon un cycle de 24 heures.
Le régime alimentaire joue par ailleurs un rôle important; on a observé, surtout dans des études animales, que certains aliments possèdent des propriétés anti-ulcérogènes. La S-méthylméthionine est un composé que l'on trouve en abondance dans le chou et qui a de telles vertus. Des recherches ont démontré sa capacité à accélérer la guérison des ulcères; lors d'une autre étude au cours de laquelle le traitement conventionnel avait échoué, 86 % des participants ont obtenu un soulagement de la douleur moins de deux semaines après avoir commencé à consommer un jus à base de chou.
Le traitement est essentiel, mais la prévention l'est tout autant, sinon plus. Quels sont les outils de prévention à votre portée?
Arrêtez de vous en faire! Facile à dire, n'est-ce pas? Bien sûr que ce n'est pas évident. En fait, considérant toutes les sources de stress, c'est une tâche herculéenne – mais avec l'aide de diverses plantes, vous pourriez réussir à résister un peu mieux à la pression ambiante. Une de ces plantes est la passiflore (Passiflora incarnata), qui a des effets à la fois anxiolytiques, hypnotiques et antispasmodiques.
Chez des patients éprouvant de l'anxiété avant de subir l'extraction d'une dent, le produit Passiflore s'est avéré aussi efficace que le midazolam, un médicament utilisé couramment contre l'anxiété. De tous les participants à l'étude ayant pris le midazolam, 20 % ont déclaré de l'amnésie, tandis que ceux qui avaient pris la plante Passioflora incarnata n'ont éprouvé aucun problème de mémoire notable.
Dans une autre étude, les effets de la passiflore ont été comparables à ceux de l'oxazépam dans le traitement d'un trouble anxieux généralisé. Par conséquent, en réduisant l'anxiété et le stress associé, il est possible de réduire du même coup la formation d'ulcères.
Références:
http://www.bccancer.bc.ca/psychosocial-oncology-site/Documents/Professional%20Education/MINDSETslidespsychosocialroundsjune20final.pdf
https://www.cghjournal.org/article/S1542-3565(14)01136-7/fulltext
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https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1521464/
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https://pdfs.semanticscholar.org/4fc0/90e547518b62a8999bc458f15e48e5dc7c10.pdf