Qu'est-ce qui provoque la sensation de douleur?
La douleur est simplement une réaction à un stimulus intense et potentiellement nocif. Lorsqu'une sensation menace l'intégrité de nos tissus, les terminaisons nerveuses libres la détectent; le signal émis est transmis au cerveau et converti en signal de douleur.
Quel genre de stimuli peut provoquer de la douleur?
Les récepteurs des couches tissulaires réagissent principalement à trois catégories de stimuli :
- Chimique – Cette forme de douleur est associée au processus inflammatoire, qui correspond à une réaction chimique complexe, en cascade, ayant pour but de réparer les dommages par la libération d'une série de molécules. Le mouvement n'aura aucune incidence sur cette douleur, qui est souvent constante et pulsatile.
- Mécanique – Tout stress imposé à des tissus ou des articulations peut entraîner une douleur mécanique; c'est le cas par exemple lorsqu'on essaie d'outrepasser l'amplitude de mouvement habituelle d'une partie du corps. Ainsi, ce genre de douleur apparaîtra si vous pliez vos doigts vers l'arrière, mais dès que vous les remettrez en position normale, elle disparaîtra. Ce lien avec la mobilisation est caractéristique de la douleur mécanique.
- Thermique – Les terminaisons nerveuses libres sont très promptes à détecter les variations de température et à y répondre. Certaines fibres réagissent à la chaleur et d'autres au froid. Elles envoient alors des signaux d'alerte au cerveau pour le presser de faire quelque chose afin de normaliser la température. Les extrêmes ont pour effet de déclencher une douleur parfois vive, que des termes comme « froid mordant » ou « chaleur suffocante » décrivent assez bien!
Y a-t-il différents types de douleur?
- Cutanée – Comme vous pouvez vous en douter, cette catégorie concerne la douleur ressentie au niveau de l'épiderme et du tissu sous-cutané. Elle est souvent associée à une sensation de brûlure ou de picotements.
- Profonde – Cette forme de douleur touche les structures situées plus profondément sous la peau, comme les tendons, les ligaments et les muscles. Si par exemple vous avez un spasme musculaire, une entorse à la cheville ou un os fracturé, vous aurez vraisemblablement tendance à décrire votre douleur comme étant « profonde ». Dans ces cas, c'est souvent tout le membre qui est endolori et il est difficile de localiser précisément le site de la douleur.
- Viscérale – Cet adjectif vient du latin visceralis, « des tripes » (ou organes internes). Cette forme de douleur peut avoir diverses causes, mais elle est le plus souvent attribuable à un apport sanguin déficient. Un organe creux comme l'intestin pourra être l'objet d'un violent spasme, alors que la vessie pourra se distendre à l'excès ou un caillot de sang se former. Les organes sont également très sensibles à l'irritation chimique : l'exemple parfait est celui d'un ulcère de la paroi de l'estomac qui permet à l'acide gastrique de ronger d'autres tissus.
Qu'en est-il de la douleur qu'on ressent sans cause apparente?
On en arrive ici au quatrième type de douleur, qualifiée d'irradiée, qui peut parfois être trompeuse. Il s'agit d'une douleur ressentie à distance, c'est-à-dire à un endroit différent du site de la pathologie ou de la blessure. Ce type de douleur est souvent associé à la douleur viscérale. Les organes sont sillonnés par un réseau de nerfs; en cas d'irritation, les signaux voyagent le long des ramifications nerveuses, si bien que la douleur peut se manifester à différents endroits le long de ce parcours. Grâce aux avancées de la recherche médicale, les médecins et les scientifiques comprennent de mieux en mieux ces voies de signalisation.
À titre d'exemple, les chercheurs sont désormais familiers avec l'irradiation de la douleur provenant de la vésicule biliaire au niveau de l'épaule droite, ou encore avec le fait que la douleur cardiaque puisse être ressentie dans la mâchoire ou le bras gauche. Attention toutefois aux Colombo du dimanche : avant de tirer toute conclusion quant à cette douleur inexpliquée dans votre épaule droite ou votre mâchoire, consultez votre médecin traitant afin d'obtenir un diagnostic.
Devrais-je être à l'affût d'autres symptômes connexes à la douleur?
La douleur est parfois accompagnée de deux acolytes connus sous le nom d'hyperalgésie et d'allodynie.
L'hyperalgésie signifie que le tissu devient plus sensible à la douleur alors que l'allodynie désigne la douleur résultant d'une stimulation normalement considérée comme non douloureuse, comme une tape amicale. Ces réactions sont des mécanismes de protection pour éviter d'aggraver les dommages au moment où l'organisme s'emploie à guérir les tissus déjà lésés. Instinctivement, on fait alors davantage attention à la région atteinte et on attend que le problème se soit résorbé avant de retourner aux activités habituelles.
Comment soulager les différents types de douleur?
Le traitement de la douleur cutanée dépend de l'étendue et de la gravité de la lésion, qui peut varier de la coupure superficielle à la brûlure profonde. L'idée est de réduire l'inflammation et de maîtriser la cause de la douleur.
La douleur profonde devrait être traitée selon le protocole RICE, pour:
- Rest [repos],
- Ice [glace],
- Compression [compression] et
- Elevate [élévation].
Sur une blessure aiguë, il est important d'appliquer du froid afin d'empêcher l'enflure, de laisser la région atteinte au repos et de réduire le mouvement pour donner à la blessure le temps de guérir, et d'élever la partie touchée pour réduire l'apport sanguin et prévenir toute fuite de sang.
Finalement, la douleur viscérale nécessite une approche plus active, notamment par la réduction de la compression nerveuse et l'identification de la cause. La méthode de traitement de ce type de douleur impliquera une étroite collaboration avec le médecin traitant.
La plante Harpagophytum procumbens, communément appelée griffe du diable, est une espèce végétale originaire de l'Afrique du Sud. Son composant actif, les harpagosides, exerce une action anti-inflammatoire; la plante peut être absorbée par voie interne en combinaison avec l'application locale d'Arnica.
Des produits comme les comprimés Douleurs articulaires peuvent être bénéfiques; toutefois l'Agence européenne des médicaments souligne qu'il faut parfois compter 2 ou 3 mois pour obtenir une amélioration notable. En effet, les patients rapportent une diminution de la douleur et une augmentation de la mobilité articulaire à mesure que les harpagosides s'accumulent dans les tissus de l'organisme.
Références:
https://www.ema.europa.eu/documents/herbal-report/final-assessment-report-harpagophytum-procumbens-dc/harpagophytum-zeyheri-decne-radix_en.pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22940241
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26119468
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28275210