3 types d'entorses de la cheville

Comment les traiter... sans faux pas!

Muscles et articulations


Dr. Owen Wiseman, ND
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05 septembre 2018

Qu’est-ce qu’une entorse?

Pour expliquer l’incident douloureux, on dit souvent qu’on s’est « tordu la cheville ». En fait, une entorse est tout simplement une élongation, sinon une déchirure partielle ou complète d’un ligament dans une articulation.

Qu’est-ce qu’un ligament?

Le corps humain compte plus de 200 os et 850 muscles, ce qui fait beaucoup d’éléments impliqués dans les différents mouvements de la vie quotidienne. Tout cela requiert la coordination d’un si grand nombre de processus indépendants qu’il est impossible de tout passer en revue en quelques lignes.

De courte taille mais résistants, les ligaments sont des bandes fibreuses de tissu conjonctif reliant deux os. Ils sont principalement constitués de collagène, la protéine présente en plus grande quantité dans le corps humain. Ce collagène est réticulé, c’est-à-dire qu’il forme des réseaux et assure une résistance à la traction tout en demeurant incroyablement flexible. Malgré leur résistance spectaculaire, les ligaments sont quand même vulnérables en cas d’extension exagérée.

En quoi la cheville facilite-t-elle la marche?

La cheville est l’une des nombreuses vedettes de notre anatomie car elle assure le lien entre la jambe et le pied. La cheville joue un rôle central pour la stabilité du corps en position debout; une entorse peut condamner à l’immobilité pendant de nombreux jours selon la gravité de la blessure.

Quels sont les différents types d’entorses de la cheville?

  1. Inversion – cette blessure se produit lorsque le pied tourne vers l’intérieur, ce qui étire les ligaments de la partie externe de la cheville. La lésion touche habituellement le ligament talofibulaire, ou péronéo-astragalien, qui relie le péroné à l’astragale.
  2. Éversion – il s’agit ici du pied qui tourne vers l’extérieur du corps, provoquant souvent une élongation du ligament deltoïdien. Comme ce dernier est l’un des ligaments les plus résistants du corps, ce type d’entorse est plutôt rare.
  3. Entorse haute de la cheville – cette lésion se produit typiquement par suite d’une double rotation, soit du pied vers l’extérieur et de la jambe vers l’intérieur. Les ligaments qui relient les os du bas de la jambe, le tibia et le péroné, subissent alors une élongation ou une déchirure.

Quels sont les signes et symptômes d’une entorse?

Lorsque le ligament est étiré de manière excessive, le corps tente immédiatement de remédier à la situation. Pour ce faire, il dilate les vaisseaux sanguins locaux pour irriguer la région lésée et fournir les nutriments nécessaires à sa régénération. Des déchirures tissulaires peuvent également provoquer une infiltration de fluides provenant d’autres endroits du corps; les globules blancs viennent alors à la rescousse pour éviter que la présence d’éléments inhabituels ne cause de problèmes. Les globules blancs jouent sensiblement le même rôle que les balais de rue qui passent le long de la voie pour récupérer tous les débris qui auraient pu y être projetés.

Quels sont les différents grades d’une entorse de la cheville?

Votre intervenant de première ligne pourra utiliser un système par grades pour déterminer la gravité de l’entorse.

  • Grade I – élongation ou légère déchirure du ligament, causant peu de douleur lors de la marche
  • Grade II – déchirure partielle plus importante; la marche est douloureuse
  • Grade III – déchirure complète; la marche est habituellement impossible en raison de la douleur ou de l’instabilité de la cheville

Comment prendre soin d’une entorse de la cheville dès les premières heures?

Quatre lettres sont à retenir pour savoir quoi faire dans divers cas de blessures aux os, aux muscles et aux articulations – RIGE :

  • Repos – la personne doit suspendre toutes les activités en cours et se mettre au repos, sans bouger.
  • Immobilisation – s’il faut déplacer la personne blessée et que les secours tardent à arriver, il est important d’éviter tout mouvement au niveau de la région atteinte, par exemple en utilisant une attelle. La blessure devrait demeurer dans la même position que lorsqu’elle s’est produite.
  • Glace – comme nous l’avons mentionné plus haut, le corps traitera l’entorse en provoquant de l’inflammation et une enflure. Pour faciliter les choses, vous pouvez appliquer de la glace ou un sac réfrigérant pendant environ 20 minutes, toutes les heures.
  • Élévation – pour éviter l’accumulation de sang et l’aggravation de l’enflure, élevez la région touchée plus haut que le cœur.

Si la majorité des blessures à la cheville guérissent sans séquelles, il peut arriver que certains ligaments ne se réparent pas parfaitement et s’affaiblissent. Les personnes qui subissent des entorses à répétition sont plus sujettes à développer une instabilité au niveau des chevilles. Cela peut faire en sorte qu’elles s’empêchent, de façon inconsciente, de mettre de la pression sur leurs chevilles ou qu’elles évitent de pratiquer des activités aussi intenses que par le passé.

La consultation d’un physiothérapeute pourrait dans ces cas s’avérer utile pour déterminer les activités qui permettront de maintenir un niveau d’activité propice à la santé tout au long de la vie.

Puis-je faire quelque chose pour atténuer la douleur et l’enflure?

Les solutions physiques comme le port d’une orthèse et l’entraînement en équilibre ont fait leurs preuves pour réduire l’incidence des entorses de la cheville. Mais parfois il en faut un peu plus : la phytothérapie pourra alors être d’un grand secours.

La plante Arnica montana, présente dans des produits comme Absolüt Arnica, peut être utilisée en application topique pour apaiser la douleur causée par l’enflure de la cheville. La plante réduit les niveaux d’agents pro-inflammatoires dans la région traitée, tout en augmentant les quantités d’antioxydants.

Pour obtenir un soulagement accru, on peut aussi envisager la prise de griffe du diable (Harpagophytum procumbens). Un extrait sec de la racine contiendra des harpagosides, un élément actif ayant un léger effet analgésique ou antalgique pour l’organisme. La plante exerce cet effet en inhibant l’activité de certains agents pro-inflammatoires autour de la lésion. Des produits comme Douleurs articulaires contiennent 480 mg d’extrait sec de la racine de la plante, qui possède par ailleurs des propriétés antioxydantes grâce à d’autres de ses composants, les verbascosides.

Références:
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17128436
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25299444
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25898110
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25966322
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26336342
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26639734
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28401567
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30012980
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30038824

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